Monde
France: Omar Raddad, l'ultime bataille?
19/09/2022 - 12:51
Mohamed BerradaL'affaire Omar Raddad est revenue ce weekend au devant dans la presse française, après qu'il ait comparu jeudi dernier au tribunal, en espérant que cette bataille soit enfin la dernière dans sa quête vers l'innocence.
Vingt-neuf ans après l'assassinat de Ghislaine Marchal à Mougins en France et la condamnation de Omar Raddad, le feuilleton juridique se poursuit. Jeudi dernier, le jardinier d'origine marocaine est comparu à nouveau devant un juge en compagnie de son avocate, Me Noachovitch, qui a plaidé contre les lenteurs et les errements d'une justice qui est passée comme "un rouleau compresseur" en 1994, envoyant son client, "coupable idéal", derrière les barreaux pour le meurtre de la riche héritière, comme le rapportait le journal Libération dans l'Hexagone.
Rappel des faits, Omar Raddad avait été condamné en 1994 à 18 ans de réclusion pour le meurtre de Ghislaine Marchal. Elle avait été retrouvée trois ans plus tôt baignant dans son sang, dans la cave de son domicile. Pour la justice française à l'époque, l'inscription emblématique "Omar m'a tuer" retrouvée sur la porte de la cave, était suffisante pour écrouer Omar, qui a toujours clamé son innocence. Il avait été partiellement gracié par l'ancien président français Jaques Chirac en 1996, mais son statut de condamné n'a jamais été annulé.
L'affaire Omar Raddad a ressurgi le 16 décembre dernier, quand la commission d'instruction de la Cour de révision avait ordonné un complément d'information, après avoir été saisi d'une requête en révision un an plus tôt. Le but est notamment "d'analyser les conclusions d'un expert en génétique qui a étudié quatre empreintes ADN trouvées sur deux portes et un chevron de la scène de crime, et qui ne correspondent pas au profil génétique de l'ex-jardinier". C'est sur ces deux portes qu'avaient été écrites les inscriptions "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t", avec le sang de la victime. Une première requête en révision déposée par Omar Raddad avait été rejetée en 2002.
A l'issue de la réunion de la commission, Me Noachovitch a rapporté sur Twitter que cette dernière "rendra sa décision le 13 octobre prochain et se prononcera notamment sur (ses) demandes d’expertises par un laboratoire spécialiste capable de faire des Portraits robots génétiques et des recherches en parentèles".
Articles en relations
Société
Monde
Monde
Monde