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France/retraites: une promulgation “ultra-rapide” dénoncée par l’opposition
15/04/2023 - 15:15
AFPCette promulgation express est le signe d'un "mépris" et d'une "fébrilité", a fustigé le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, qui a promis un "harcèlement démocratique" pour revenir sur le recul de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.Le porte-parole et député du Rassemblement national (RN), Philippe Ballard, a estimé, pour sa part, qu'avec cette promulgation rapide, "Emmanuel Macron incarne le mouvement perpétuel pour provoquer, pour humilier, pour déclencher la colère des Français".
"Ce nouveau coup de force isole encore plus Macron et mine sa légitimité. Il croit la lutte finie? Elle est devant lui: le 1er mai sera historique", a réagi aussi, dans un tweet, Eric Coquerel, député La France insoumise (LFI) et président de la Commission des Finances à l'Assemblée.Le député LFI François Ruffin a, quant à lui, dénoncé "un hold-up démocratique".
"Cette brutalité marque, en fait, leur fragilité. Ils appartiennent déjà au passé", a-t-il écrit, dans un tweet."Mais quelle provocation! Nouvelle fanfaronnade d’Emmanuel Macron, alors que le pays n’a jamais été autant fracturé" a réagi, de son côté, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV), après la promulgation de la loi. Le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la très décriée réforme des retraites et rejeté une première demande de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche, qui espérait débuter la collecte de 4,8 millions de signatures en vue d'une inédite consultation des Français.
Suite à la décision des "Sages" annoncée vendredi en fin d'après-midi, l'intersyndicale, regroupant les huit principaux syndicats du pays, a demandé au chef de l'Etat de "ne pas promulguer la loi". Leur demande restée lettre morte: en promulguant le texte, le chef de l'Etat, qui s'adressera aux Français lors d'une allocution lundi soir, a opposé une fin de non-recevoir. "Ce n'est pas fini", a souligné l'intersyndicale en réaction à la décision du Conseil, affirmant que ne pas promulguer la loi était le "seul moyen de calmer la colère qui s'exprime dans le pays". Les syndicats ont appelé les salariés à faire du 1er mai "une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale".
Des milliers de personnes ont battu le pavé, vendredi en début de soirée, dans plusieurs villes françaises à la décision du Conseil constitutionnel, qui avait été saisi par les oppositions et l'Exécutif suite à l'adoption de la réforme par l'Assemblée nationale, après l'échec de deux motions de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne.Les syndicats, fortement opposés à l'impopulaire réforme, ont organisé 12 journées nationales de grèves et de mobilisations depuis le 19 janvier, dans le but de faire pression sur le gouvernement et le contraindre à retirer le projet.Des manifestations massives, dont certaines ont été émaillées de violences, ont eu lieu dans tout le pays sur plusieurs semaines après le feu vert de l'Assemblée nationale. Des perturbations et blocages dans plusieurs secteurs clés (transports, énergie, éducation...) ont également asphyxié l'Hexagone.
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