Politique
Gestion hydrique: Nizar Baraka met le point sur le plan d'action du gouvernement
21/02/2024 - 14:27
Mohammed FizaziNizar Baraka, lors d'une conférence organisée à Casablanca par l’Alliance des ingénieurs Istiqlaliens, a mis en avant que l'action gouvernementale vise une rupture stratégique, accélérant la construction de 18 grands barrages et la mise en réseau des ressources hydriques. Cette initiative, soulignée comme une réponse immédiate pour des bénéfices à long terme, a notamment évité des coupures d'eau à Casablanca le 18 décembre, grâce à l'interconnexion des bassins d'eau, un projet aligné sur les Hautes Orientations Royales. A ceci s'ajoute un investissement substantiel de 5 milliards de dirhams en 2024 dédié à la gestion de l'eau. Un plan d'urgence, sous l'égide du souverain, mobilise également 6 milliards de dirhams, incluant le lancement de projets de barrages importants tels que le barrage d'Al Hoceima.
Nizar Baraka a abordé la question critique de la gestion de l'eau au Maroc. La surexploitation des nappes phréatiques représente une problématique majeure soulignée par l'intervenant, mettant en avant l'urgence de réduire cette pression sur les ressources. Une révision du modèle de production et le réapprovisionnement des eaux souterraines sont jugés nécessaires pour contrecarrer cette situation alarmante.
Baraka a également mis en lumière l'approche intégrée et collaborative du gouvernement marocain à travers la mise en place du Comité national de l'eau. Ce comité, dirigé par le chef du gouvernement et incluant des acteurs clés tels que les ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture, de l'Eau, et de la Transition énergétique, vise à une gouvernance intégrée de l'eau.
Le transfert d'eau entre les bassins du Sebou et du Bouregreg a été lancé fin août 2023, permettant de transférer 300 à 400 millions de mètres cubes d'eau par an, et a déjà fourni 170 millions de mètres cubes, assurant ainsi l'approvisionnement de Rabat, Temara, Casablanca, Mohammedia, et Skhirat. Ce projet de 6 milliards de dirhams a été crucial pour prévenir des coupures d'eau majeures à Casablanca depuis le 18 décembre dernier.
Parallèlement, Baraka a rappelé que le Maroc s'oriente vers le dessalement de l'eau de mer, visant à augmenter sa capacité de 140 millions à 1,4 milliard de mètres cubes d'ici 2030. L'objectif est de couvrir 50% des besoins en eau potable des zones côtières à un coût réduit, grâce à l'utilisation des énergies renouvelables.
La valorisation des eaux usées figure également au cœur de la stratégie nationale. En collaboration avec le ministère de l'Intérieur et les autorités locales, le département de l’eau entend accélérer l'utilisation des eaux usées pour réduire la pression sur les barrages, concentrant ces derniers sur la fourniture en eau potable et d’irrigation. Cette démarche engage divers acteurs, incluant citoyens, agriculteurs, industriels et acteurs du tourisme, dans une optique de valorisation et de limitation du gaspillage de l'eau.
Ce projet vise à augmenter l'utilisation de ces eaux pour l'irrigation et les espaces verts de 40 à 100 millions de mètres cubes. Baraka a souligné l'importance de l'adoption de l'irrigation goutte-à-goutte pour une meilleure efficacité et a mentionné les campagnes de sensibilisation menées via les médias et la plateforme en ligne "Maadialna".
Le ministre ajoute que des diagnostics des barrages et des programmes d'assainissement sont en cours, ainsi que l'installation de stations d'épuration pour répondre aux besoins en eau potable. La vision stratégique à long terme pour la politique de l'eau, intégrant le changement climatique et la planification régionale avant la mise en place du plan national de l'eau, a été également soulignée, avec un programme de forage profond et un projet pilote avec la conservation foncière pour la création d'un cadastre multi-service basé sur l'eau.
Cette stratégie d'urgence intervient dans un contexte de sécheresse sévère affectant l'approvisionnement en eau potable et les activités agricoles, particulièrement dans les régions de Casablanca-Settat, Béni Mellal-Khénifra, et Marrakech-Safi, Baraka a souligné, au début de sa conférence que le pays est, passé de situation de stress hydrique à une situation de pénurie. La situation critique du Barrage Al Massira, avec un taux de remplissage historiquement bas, a accentué la nécessité de ces mesures d'urgence et de vision à long terme pour la gestion de l'eau au Maroc.
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