Economie
Journées économiques Maroc-France : focus sur l'économie bleue
09/01/2024 - 13:30
Mohammed Fizazi | Mohammed ChafiAprès une étape réussie à Marseille axée sur les énergies nouvelles, c'est au tour de Nantes d'accueillir la sixième édition des Journées Économiques Maroc-France. Cet événement, prévu du 23 au 25 janvier 2024, se concentrera sur le thème porteur de l'économie bleue. Des experts, entrepreneurs et décideurs économiques se réuniront pour explorer les opportunités et défis de ce secteur en expansion.
Organisées depuis 2021 par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) et l’Ambassade du Royaume du Maroc en France, ces journées visent à renforcer les liens économiques entre les régions marocaines et françaises. Elles se focalisent sur le co-investissement régional et les secteurs clés de coopération entre les deux pays.
Cette année, l'accent est mis sur l'économie bleue, considérée comme un pilier essentiel de croissance durable et d'innovation, et particulièrement importante pour le Maroc notamment grâce à sa façade atlantique, riche en ressources et potentiel de développement. SM le Roi Mohammed VI a récemment souligné l'importance de cette région, envisageant son développement comme un pôle d'intégration économique et un foyer de rayonnement international.
Le Maroc, premier producteur de poissons en Afrique, dispose d'une Zone Économique Exclusive de 1,2 million de km² et d'un patrimoine halieutique riche de 500 espèces. Avec ses 3500 km de littoral, le pays voit en l’économie bleue un levier de croissance économique et sociale.
En parallèle, la région Pays de la Loire en France, grâce à sa position stratégique sur la côte Atlantique et une économie maritime dynamique, représente un partenaire clé pour le Maroc. La Stratégie Ambition Maritime Régionale lancée en 2018 en témoigne.
De nouvelles perspectives économiques
L'événement de Nantes mettra en lumière ces atouts à travers des tables rondes, témoignages et séances de networking. Les sujets abordés comprendront la pêche et l’aquaculture, le tourisme balnéaire, les énergies marines, le dessalement, les biotechnologies et la construction navale.
Lors d’une présentation tenue ce mardi 9 janvier au siège de la CFCIM, la présidente de la chambre, Claudia Gaudiau-Francisco a exprimé sa joie et sa satisfaction de voir les relations économiques entre le Maroc et la France se renforcer d'année en année depuis le début de ces journées en 2021. Elle a souligné l'importance des différentes étapes déjà franchies, de Paris à Lyon, en passant par Marseille, Essaouira, et maintenant à Nantes, chacune mettant en lumière un secteur économique différent.
En se focalisant sur l'économie bleue, Gaudiau-Francisco a rappelé l'importance du discours de SM Roi Mohammed VI sur le développement de la façade atlantique du Maroc. Elle a souligné que cette région représente un potentiel économique et écologique considérable pour le Maroc. Elle a également mis en avant la pertinence de ce thème pour la ville de Nantes, connue pour son dynamisme dans l'économie maritime.
Gaudiau-Francisco a mis l'accent sur la collaboration fructueuse avec les partenaires de l'événement, soulignant le rôle crucial de la CFCIM et des diverses entités régionales et nationales impliquées. Elle a remercié les partenaires pour leur soutien continu, essentiel à la réussite de ces journées.
La présidente de la chambre a également abordé les futures étapes des Journées Économiques Maroc-France, mentionnant les prochaines régions et thèmes qui seront explorés, tels que la gestion de l'eau à Lyon. Ce programme ambitieux témoigne de la volonté de la CFCIM de continuer à développer et à diversifier les échanges économiques entre les deux pays.
Pour sa part, Jean-Charles Damblin, directeur général de la CFCIM a mis en avant la nature bidirectionnelle des Journées Économiques Maroc-France, soulignant que l'événement vise à promouvoir les opportunités économiques aussi bien pour la France que pour le Maroc. Damblin a expliqué que l'initiative ne se limite pas à des échanges commerciaux, mais cherche également à impliquer des institutions et à présenter des stratégies de développement économique.
Et de souligner que l'accent sera mis sur l'économie bleue, avec des visites de sites stratégiques comme le Technocampus, un centre de recherche dédié à ce secteur. Des tables rondes et des sessions de travail sont prévues, traitant de sujets variés tels que la pêche, l'aquaculture, le tourisme maritime, l'énergie, le dessalement et les biotechnologies.
Damblin a souligné l'importance des échanges directs et de l'observation sur le terrain pour la création de liens concrets entre les initiatives locales et les participants. Cette approche vise à stimuler les synergies entre les opérateurs et à encourager le développement international.
En outre, il a mentionné les interventions prévues de personnalités de haut niveau, y compris des représentants d'agences marocaines, qui partageront leurs perspectives sur les possibilités de développement et les attentes des investisseurs. Ces discussions visent à éveiller l'intérêt des entreprises françaises pour investir au Maroc, notamment dans les domaines liés à l'économie bleue.
Dans une intervention vidéo, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a souligné la position unique du Maroc, avec ses 3500 km de côtes s'étendant sur la Méditerranée et l'Atlantique, ainsi qu'une vaste zone économique exclusive de 2 millions de kilomètres carrés. Il a fait remarquer que cette géographie offre au Maroc un avantage économique et géopolitique significatif.
Chami a expliqué que l'économie bleue ne se limite pas aux activités traditionnelles comme la pêche ou l'aquaculture. Elle englobe également des secteurs novateurs tels que la biotechnologie marine, l'écologie marine et les énergies offshores. Ces domaines représentent un potentiel économique considérable, non seulement pour le Maroc mais aussi dans le cadre de la coopération avec d'autres continents, comme l'Amérique du Nord ou l'Amérique Latine.
Le président du CESE a également abordé l'importance géopolitique de l'espace maritime marocain, mentionnant des projets stratégiques comme le développement du port de Dakhla sur la façade atlantique et le pipeline gazier Maroc-Nigeria. Ces initiatives, a-t-il précisé, bénéficieront économiquement à de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, renforçant ainsi le rôle du Maroc comme acteur majeur dans la région.
Chami a également souligné l'importance de développer des projets économiques respectueux de l'environnement et durables, en ligne avec les objectifs de développement durable du pays. Il a insisté sur la nécessité d'une approche intégrée qui tient compte à la fois des aspects économiques, sociaux et environnementaux pour assurer un développement harmonieux et durable de l'économie bleue.
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