Economie
L’autonomie en huiles végétales au Maroc représente "un enjeu de taille"
18/03/2021 - 12:16
SNRTnewsAvec la hausse des prix des produits oléagineux durant le deuxième semestre 2020, le Maroc a vu ses coûts d’importation drastiquement augmenter. Une situation qui démontre l’importance de développer la production nationale d’oléagineux pour réduire les dépendances aux importations et améliorer l’autonomie alimentaire, indique-t-on dans un communiqué parvenu à SNRTnews. Ces ambitions sont portées par l’Interprofession marocaine (Folea) et soutenues par le programme Maghreb Oléagineux, cofinancé par l’Union européenne et Terres Univia, qui accompagne les agriculteurs Marocains souhaitant développer les cultures du colza et du tournesol.
3 MMDH de surcoût
Le Maroc a été lourdement impacté par la hausse des prix du complexe oléagineux, à savoir les graines, les huiles et les tourteaux, avec des besoins moyens de 1.080.000 tonnes de tourteaux et 756.000 tonnes d’huiles de graines majoritairement satisfaits par des importations, selon des chiffres du Département de l'Agriculture des États-Unis rapporté par la même source.
Si ces besoins se maintiennent, les prix du complexe oléagineux pourraient représenter un coût supplémentaire de plus de 3 milliards de dirhams pour la balance commerciale marocaine.
En effet, sur une tendance haussière depuis le début des années 2000, le prix du complexe oléagineux, a considérablement augmenté depuis le début du second semestre 2020 atteignant leur niveau le plus haut depuis 2014. A date, le cours du soja a augmenté de 80% et celui du tournesol de 90%.
Ces augmentations sont liées à plusieurs facteurs, explique le communiqué de "Maghreb Oléagineux". Des aléas climatiques ont affecté la production en Amérique. Une importante baisse des stocks d’huile de palme a été enregistrée en Malaisie. Des mouvements sociaux en Argentine ont contribué à la réduction des exportations d’huile et tourteaux de soja en provenance dudit pays. A cela s’ajoute la demande en soja record de la Chine. Avec la reconstitution de son cheptel porcin, ses besoins en soja ont explosé et le pays, premier consommateur mondial de soja, a importé 60 % de la production globale en 2020.
Aller vers l'autonomie
Face à la volatilité des marchés mondiaux des oléagineux, la question de l’autonomie en huiles et protéines végétales au Maroc représente "un enjeu de taille".
Le développement des filières nationales de colza et de tournesol permet de réduire la dépendance aux importations, d’améliorer l’équilibre de la balance commerciale et de renforcer l’activité économique notamment dans les zones rurales du pays. En outre, développer une production nationale permet de réduire l’impact sur le budget de ménages marocains, soulève la même source.
Entamée en 2013, l’émergence des filières de colza et de tournesol vise à développer une production nationale pour satisfaire une part croissante des besoins domestiques en huiles et protéines végétales. Sous l’impulsion du contrat programme signé entre la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea) et l’État, dans le cadre du Plan Maroc Vert, la production a été multipliée par 15 pour le colza, et a augmenté de 67% pour le tournesol.
Le Maroc a ainsi produit 17.000 tonnes d’huile et 22.500 tonnes de tourteaux de colza et de tournesol en 2019. Bien qu’encore faible au regard des besoins, cette production contribue d’ores et déjà à renforcer la souveraineté alimentaire du pays, rapporte "Maghreb Oléagineux", qui prévoit des perspectives "très encourageantes", malgré la couverture des besoins nationaux de 1.7% en 2019. L’objectif est d’atteindre 70.000 hectares de colza et tournesol à l’horizon 2030, ce qui permettrait d’arriver à une production de 126.000 tonnes de graines et une couverture de 10% des besoins du marché marocain.
La dynamique observée depuis 2013 se confirme cette année encore avec 9.400 hectares de colzas emblavés et d’autre part, les prévisions pour le tournesol sont de 20.000 hectares, indique-t-on.
De plus, de nombreux acteurs du monde agricole s’organisent et s’investissent dans le développement de la production dans le cadre de la stratégie Génération Green, à l’instar de l’Office national de conseil agricole (ONCA) qui a renforcé son accompagnement auprès des agriculteurs dans les activités de conseil agricole et de formation, ou encore le développement du réseau d’entrepreneurs de travaux agricoles.
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