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La CPI ouvre une enquête sur des crimes présumés en Palestine
03/03/2021 - 22:48
SNRTnews | AFP"Aujourd'hui, je confirme l'ouverture par le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale d'une enquête sur la situation en Palestine". C'est par ces mots que la Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) Fatouma Bensouda a annoncé mercredi 03 mars l'ouverture d'une enquête sur des crimes présumés en Palestine.
Cette initiative qui vise Israël n'a pas plu à son principal allier, les Etats-Unis. La réaction américaine ne s'est pas fait attendre puisque le département d'Etat a affirmé que le gouvernement de Joe Biden "s'oppose fermement" à cette enquête. Il a aussi précisé qu'il était en train de "réexaminer" les sanctions prises sous la présidence de Donald Trump contre Fatou Bensouda et d'autres responsables de la juridiction internationale. La Procureure de la CPI fait l'objet de sanctions américaines pour avoir décider d'enquêter sur les allégations de crimes de guerre américains en Afghanistan.
Avant l'annonce de mercredi, Fatou Bensouda avait déclaré qu'il y avait un "fondement raisonnable" à croire que des crimes avaient été commis par des membres des forces israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas palestinien et d'autres groupes armés palestiniens durant la guerre de Gaza de 2014.
Flash-back. En juillet-août 2014, Israël a lancé une offensive de grande envergure pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas en direction de son territoire depuis la bande de Gaza, une enclave sous blocus israélien depuis des années. La guerre a fait quelque 2.250 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 morts, essentiellement des soldats, côté israélien.
Une enquête "nécessaire"
L'Autorité palestinienne a salué la décision de la CPI. "Les crimes commis par les dirigeants de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien -qui sont en cours, systématiques et généralisés- rendent cette enquête nécessaire et urgente", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Fatou Bensouda a assuré que l'enquête serait menée "en toute indépendance, impartialité et objectivité, sans crainte ni parti pris". Et d'ajouter : "En définitive, ce sont les victimes tant palestiniennes qu'israéliennes du long cycle de violence et d'insécurité, qui a causé de profondes souffrances et un terrible sentiment".
Une décision "scandaleuse"
Contrairement à la Palestine, Israël n'est pas membre de la CPI, basée à La Haye, et s'est opposé avec véhémence à toute enquête. La CPI "a pris une décision qui est l'essence même de l'antisémitisme et de l'hypocrisie", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nous défendrons chaque soldat, chaque officier, chaque civil et je vous promets que nous allons nous battre pour la vérité jusqu'à ce que cette décision scandaleuse soit annulée", a-t-il ajouté.
Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz, qui était chef-d'état major durant la guerre de Gaza en 2014, a écrit sur Twitter: "la décision de la cour est une récompense pour le terrorisme. Les Palestiniens doivent comprendre que le conflit entre nous ne se réglera que par des négociations, aucun tribunal ni même la cour de La Haye ne fera avancer les choses".
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