Sport
Le sport au service de la croissance
30/01/2021 - 16:19
Amine Oubaha
Bien qu’il soit considéré comme un loisir ou un divertissement, le sport peut aussi être un véritable moteur économique. Au Maroc, le sport est capable d'être un vecteur de développement socio-économique.
Une étude a été réalisée au mois de septembre dernier (2020) par le cabinet PWC et l’Agence Française de développement portant sur l’économie du sport au Maroc. Les conclusions de ce travail ont été exposées lors d’un webinaire organisé le 27 janvier 2021 par Policy Center for the New South. Cette étude a montré qu’entre 2008 et 2020, le Maroc a fait une avancée considérable dans son engagement vis-à-vis la filière sportive. Le sport représente aujourd’hui 1,1 % du PIB contrairement à l’année 2008 où il ne constituait que 0.64% au PIB.
Les deux consultants de PWC, Jean Roland Djedjil et Eloi Pomé ont exposé des chiffres qui montrent que le sport offre à 240.000 personnes une opportunité d’emploi de manière directe ou indirecte. Selon eux, sur une population de 11,7 millions de jeunes (15-34ans) le nombre de personne licenciés au Maroc atteint le 337.400 dont 66.300 femmes soit un chiffre de 1%. Un nombre faible selon le modérateur de ce webinaire par rapport à la France où leur nombre varie entre 20 et 30 millions de personnes. Pourtant, le Maroc a injecté un budget de 252 millions dans le secteur sportif en 2020. Les auteurs de cette étude ont affirmé que le Maroc est le seul pays africain qui mise sur le sport et le considère comme un levier du développement socio-économique. L’état marocain avait mis en place depuis 2008 la stratégie national pour le sport afin d'y parvenir.
Capital humain
L’étude note également l’engagement de la société civile dans le sport. Au Maroc, on recense 85.00 associations sportives contre 5000 en Côte d’Ivoire. Le Maroc met certes de gros investissement dans les infrastructures sportives, toutefois, l’étude montre qu’il y’a une grande négligence du capital humain. Dans le cadre de ses candidatures pour l’organisation de la Coupe du monde, le Maroc a misé sur les infrastructures en construisant de grands stades et de terrain de proximité. 80% du budget de la stratégie nationale a été consacré à l’édification de stades et d’infrastructures de proximité. L’étude recense 533 unités sportives entre 2008 et 2018. Or, parmi les failles qui font défaut aux efforts consentis par l’état en matière de sport, il y a celle liée au niveau de la formation. Les analystes du PWC ont conclu qu’il y’a un décalage entre les besoins locaux et les contenus des formations assurées par l’Institut de la formation des cadres.
Que faut-il faire ?
Lors de la 3e partie de ce webinaire, les intervenants ont proposé des pistes de réflexion afin d'améliorer l’économie le sport. L'enjeu étant bien entendu de faire de ce secteur un vecteur de développement socio-économique tout en palliant à ses défaillances. Pour cela, les experts ont recommandé de se focaliser sur le sport de masse pour généraliser la pratique sportive et augmenter le nombre de licenciés au Maroc. Ils ont soulevé également le manque d’engagement des fédérations sportives, la faiblesse des sports universitaires. " Les écoles, c’est là où ça se passe. Il faut donner la priorité au sport scolaire et universitaire", ont-ils clamé. Les intervenants ont également proposé de miser sur le capital humain en effectuant un état des lieux sur les besoins en RH afin de réadapter les contenus de formation en adéquation avec le besoin local. "Pour éviter la déconnexion entre les contenus importés et les besoins locaux, on a pensé par exemple à un jumelage entre l’OFPPT et l’Institut royal de formation des cadres", recommandent-ils. Le sport, ça se vit et surtout ça s'entretient !

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