Economie
Les transferts des MRE entament toujours leur envolée
01/10/2021 - 15:27
Imane BenichouAlors que des estimations prévoyaient une baisse des transferts des MRE, ces derniers ont fait preuve de solidarité afin d’aider leurs familles malgré les conditions sanitaires et économiques de leurs pays de résidence.
Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidents à l’étranger (MRE) s’établissent à 63.737 millions de dirhams (MDH) à fin août 2021 contre 43.736 MDH à fin août 2020, réalisant une hausse de 45,7% ou +20.001MDH, fait savoir un document de l’Office des changes relatif aux indicateurs mensuels des échanges extérieurs.
Alors que des estimations prévoyaient une baisse des transferts des MRE à cause de la pandémie et de ses répercussions sur la situation économique et sociale des ménages du monde entier, les chiffres ont dépassé toutes les espérances. "Il y a de quoi être heureux et de rendre hommage à cette population qui n’a pas oublié son pays malgré la crise et les difficultés qu'ils rencontrent dans leurs pays d’accueil", a ainsi salué le fiscaliste et ancien président de l'Université de Settat, Mohamed Rahj.
"Cela va faire le bonheur de l’Office des changes, mais également de Bank Al-Maghrib pour faire face aux exigences de financement de nos importations de devises", a-t-il souligné, affirmant que le Maroc a amélioré sa situation monétaire à travers les réserves en devises. "Notre balance de paiement ne peut que s’améliorer en face des besoins de l’économie. Espérant que les 10 milliards de dirhams prévus seraient atteint d’ici le 31 décembre 2021. Cela va être quelque chose de sensationnel !"
Pour Inigo Moré, enseignant et directeur du site remesas.org, les MRE "ont fourni des efforts doubles" afin d’aider leurs familles malgré les conditions sanitaires et économiques de leurs pays de résidence.
Il a également souligné qu’il s’agit toutefois d’une hausse "apparente". Grâce à la pandémie et toutes les mesures restrictives qui l’ont accompagné, notamment le confinement, la fermeture des frontières et les suspensions des vols, "les flux monétaires qui arrivaient auparavant dans les poches des migrants" ont connu "une formalisation".
Pour réaliser ces transferts, le chercheur a expliqué que les migrants ont dû creuser dans leurs épargnes en pleine crise économique, regrettant que la hausse des transferts signifie en réalité "la hausse des frais d’envoi, qui sont passés de 0 lorsque les migrants pouvaient apporter l’argent eux-mêmes à 7% en moyenne".
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