Sport
Lionceaux U17: les acquis d'une CAN largement "réussie"
15/05/2023 - 16:06
Amine OubahaLa séquence provoque des frissons et démontre à quel point les jeunes de l’équipe nationale U17 tenaient à cœur à gagner ce match et atteindre la finale de la Coupe d’Afrique des nations, qui se déroule en Algérie. Au moment des tirs aux buts, Mohamed Hamony, l’ailier des Lionceaux, à genou, versait des larmes et implorait Dieu à passer cette épreuve si stressante, avec succès. Après ce moment difficile, le joueur de 16 ans qui évolue au Havre retrouva le sourire. Car, au final, les poulains de Said Chiba l’ont fait. Ils ont battu les jeunes du Mali, équipe qui s’est montrée tout au long du match, féroce, forte physiquement et fine techniquement, à l’issue des tirs aux buts (6-5).
Maturité et rage de vaincre
Cette équipe des U17 doit principalement sa qualification à un grand Taha Benghozil, lauréat de l’Académie Mohammed VI, qui a paradé trois penalties et a été aussi décisif lors des 90 minutes. En gros, le groupe de Chiba a su comment résister face à la pression des maliens qui ont dominé le débat en milieu de terrain et sont passés juste à côté du but à maintes reprises.
"Les joueurs ont fait preuve d’une grande maturité, malgré leur jeune âge. Nous avions besoin des ressources nécessaire pour gagner ce match", a indiqué Chiba lors de la conférence de presse d’après match. Dans les propos de Chiba, le terme maturité est frappant. Un terme révélateur des acquis récoltés par les Lionceaux lors de cette participation en CAN, mise en suspens, dans un premier temps, à cause de l’imbroglio qui planait autour du déplacement de la délégation marocaine vers Constantine.
En phase de formation et d’apprentissage, les Lionceaux sont passés par toutes les émotions durant la séance fatidique des tirs aux buts. Stress, peur, motivation et force mentale, des états d’esprits qui laissent ces jeunes footballeurs prendre de l’expérience dans ce genre de situation.
L’esprit gagnant et la rage de vaincre sont des caractéristiques qui ne peuvent être exclus, des mécanismes tactiques et techniques que les joueurs des U17 doivent apprendre pendant le processus de formation. On peut dire donc que Said Chiba et ses joueurs ont tiré autant d’acquis de cette expérience africaine.
Qualification en Coupe du monde, victoire en derby maghrébin contre l’Algérie et une qualification en finale, la sélection marocaine des U17 est allée au-delà des attentes et se retrouve désormais face à l’accomplissement d’un exploit si l’on peut dire inespéré. Mais, l’exploit est déjà là. Peut importe le résultat de la finale face au Sénégal, les jeunes marocains ont déjà réussi leur CAN. Une réussite loin d’être le fruit du hasard. En plus du grand jeu affiché par les joueurs notamment le gardien de but prometteur Taha Benghozil, la stratégie du chef de bord y’est pour quelque chose.
Said Chiba, la force tranquille
D’abord, l’entraineur des U17 a usé de sa parole pour impacter indirectement ses joueurs. Ceux-ci n’avaient pas de bons souvenirs avec l’Algérie, compte tenu de leur dernière participation de la Coupe arabe qui l’ont perdu face aux Algériens.
Par sa manière à normaliser les choses, Chiba a tenté de dissiper la pression pour permettre à ses joueurs d’aborder cette compétition avec un mental libéré. Il a donc affirmé lors d’une conférence de presse que la participation de la sélection marocaine en Coupe d’Afrique a pour objectif de permettre à ces jeunes d’apprendre de nouvelles choses et en même temps jouer pour une qualification en Coupe du monde.
Donc, l’enjeu était double. Mais le destin en a voulu autrement. Les joueurs de la sélection marocaine des jeunes des moins de 17 ans reviendront au Maroc avec un paquet d’apprentissage et de leçons et aussi avec au moins un statut de finaliste. "Cette CAN rentre dans le cadre du processus d’apprentissage de nos jeunes joueurs". Mes joueurs sont là pour apprendre", a rétorqué Chiba avant de poursuivre: "Notre objectif est de se qualifier à la Coupe du monde, pour que mes joueurs puissent jouer encore une fois dans de hauts niveaux".
Une victoire et plusieurs enseignements
Les Lionceaux sont allés en Algérie pour apprendre, désormais ils se voient tout près le titre. Pas étonnant dans le monde de football qui ne jure que par les résultats. Les amis d’Adam Chakir, futur Azzeddine Ounahi, auraient certainement tiré profit de leur confrontation face au Mali. Les joueurs ont été visiblement supérieurs aux jeunes marocains. Et les statistiques en témoignent: 20 tirs pour le Mali contre 7 pour le Maroc dont 5 cadrés contre seulement pour les Lionceaux.
Les jeunes de Soumaila Coulibaly ont monopolisé la balle à 71% contre 29% pour les Marocains. Certes, la sélection marocaine, a au finale réalisé l’essentiel, malgré sa prestation moins convaincante, ce qui peut servir au coach et aux joueurs d’apprendre des choses et penser à corriger les failles lors des prochains matchs. En outre, défier une sélection africaine avec un profil qui conjugue technique et condition physique donnera aux poulains de Chiba plus de consistance et d’expérience en football africain.
L’exploit de l’équipe nationale des U17 en Algérie est un succès du football marocain. Car la suite logique pour cette génération est de passer toutes les catégories afin d’atteindre l’équipe première. Reste à savoir si Said Chiba et son staff technique sauront capitaliser sur les acquis de cette CAN historique.
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