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Lions de l’Atlas: ces cinq raisons qui ont accéléré le départ de Vahid Halilhodzic
11/08/2022 - 16:00
Mohamed Berrada | Saleh El GoumriA cent jours du début du Mondial de Qatar, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a officiellement annoncé la rupture du contrat "à l’amiable" avec le coach bosniaque Vahid Halilhodzic. Bien qu’il ait rempli tous les objectifs fixés au départ, à savoir la qualification en quart de finale de la CAN 2020 et l’obtention d’un billet pour le Qatar, il a été remercié durant la dernière ligne droite, "en raison des divergences" entre les deux côtés, explique-t-on. Du déjà vu, pour l’unique sélectionneur au monde à avoir qualifié quatre équipes différentes à la grand-messe du ballon rond (la Côte d’Ivoire, le Japon, l’Algérie et le Maroc), mais qui n’en a disputé qu’une seule, avec les Fennecs en 2014, à cause, encore et toujours, de ses relations tumultueuses avec ses employeurs et joueurs.
Le feuilleton entre "coach Vahid" et le Maroc aura ainsi connu plusieurs épisodes, des bons et des moins bons. Cinq d’entre eux ont conduit à cette inévitable séparation.
L’affaire Ziyech
Septembre 2021. Vahid Halilhodzic prend de court les supporteurs marocains en écartant Hakim Ziyech de son effectif, en raison du "manque de discipline". Il explique également que le pensionnaire de Chelsea a fait part d’un "comportement non-professionnel" lors de son dernier rassemblement avec les Lions trois mois auparavant.
Si le prétexte est légitime de la part du coach, le public a du mal à accepter la donne. La crise s’accentue encore plus avec l’éloignement de son ex-coéquipier à l’Ajax de Amsterdam, Noussair Mazraoui. La réconciliation avec ce dernier n’aura d’ailleurs pas suffi à calmer la colère populaire.
De faibles prestations
Si le Maroc s’est qualifié à la Coupe du monde en réalisant un carton plein, le jeu n’a jamais été étincelant. Sur les réseaux sociaux, toutes les voix s’élevaient pour dénoncer ces prestations pâles, même si elles menaient à la victoire. La rupture a été actée après le piètre rendement face à l’Egypte au Cameroun, et le match nul obtenu en RDC, "le petit poucet" du dernier tour des qualifications. "Coach Vahid", lui, est resté insensible à ces appels, estimant favoriser le résultat sur la prestation.
Des positions (très) fermes
Le public a toujours reproché à l'entraîneur bosniaque de faire preuve d'une sévérité et d'une discipline exagérées dans sa manière de gérer le onze national, et de son refus constant de se remettre en question. Exemple flagrant: son refus de pardonner à Hakim Ziyech et d'accepter son retour dans l’effectif, malgré plusieurs tentatives de médiation et de réconciliation.
De plus, Vahid Halilhodzic a également fait parler de lui en effectuant de nombreux changements dans l'effectif de l'équipe nationale d'un match à l'autre, ce qui a contribué au manque d'harmonie entre joueurs malgré les victoires.
Ses commentaires sur le «passé» de l’équipe nationale
Lors d’une conférence de presse tenue au Complexe Mohammed VI suite à l'élimination en quart de finale de la Coupe d'Afrique, Vahid Halilhodzic a provoqué l’ire des supporteurs en s’attaquant au passé récent de l'équipe nationale. Il a en effet déclaré que les «Lions» n'avaient plus remporté la coupe continentale depuis 1976, et ne s’étaient jamais qualifié au second tour depuis 2004, allant même à comparer le Maroc des deux dernières décennies à «son» Algérie de la Coupe du monde 2014.
«Aussi dur que le granite»
La discipline extra-stricte imposée par Vahid Halilodzic au groupe constituait une source de tension entre ses composantes. Il a même ouvertement avoué imposer volontairement ce trait de sa personnalité dans une déclaration à la presse croate, ajoutant qu'il ne reculait jamais devant ses décisions et ses positions: "Je ne recule pas devant mes décisions, ce qui compte pour moi, c'est de gagner. Je suis originaire de Jablanica, en Bosnie, une ville connue par le granite. Je suis aussi dur que ce rocher", avait-il lancé.
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