Société
Médicament anti-covid-19: le Maroc va-t-il commander le «Molnupiravir»?
27/10/2021 - 22:20
Khaoula Benhaddou
Le laboratoire américain Merck a partagé des données prometteuses sur l’efficacité du «Molnupiravir», le médicament anti-covid-19. A en croire les résultats de la dernière phase des essais clinique, cette pilule, qui se consomme par voie orale, réduit de moitié les hospitalisations.
Le laboratoire a confirmé que sur les 775 personnes examinées, le taux d’hospitalisation ou de décès chez les patients qui ont reçu le médicament est de 7,3% contre 14,1% pour ceux qui ont eu un placebo. Aucune personne du groupe traité par le médicament n’est décédée, contre 8 dans le 2e groupe.
Si l’OMS et l’Agence européenne des médicaments n’ont pas encore tranché, les autorités sanitaires de plusieurs pays ont déjà montré leur intérêt pour ce médicament. D’ailleurs, les Etats unis ont déjà commandé 1,7 million de doses pour 1,2 milliard de dollars, soit 700 dollars chacune.
Un traitement miracle?
Les experts précisent que ce médicament n’est pas vraiment un remède miracle puisqu’il doit compléter les vaccins et non pas les remplacer comme le précise Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. "Il ne faut pas s’attendre à un miracle. Ce médicament, qui n’est pas encore en vente, complète le vaccin mais ne le remplace pas. Quand on vaccine un patient, c’est 11 fois moins de formes graves et 10 fois mois de décès, alors que ce traitement ne sera prescrit dans un premier temps par les médecins qu'aux patients qui représentent des formes moyennes de la maladie et qui risque de se développer, ce n'est pas un traitement qu'on va prescrire à tout le monde. Ce médicament garantit 50% de moins le risque d’hospitalisation", avant d’ajouter: "d’abord, je tiens à préciser qu’il s’agit d’une prophylaxie pour réduire les formes graves. C’est un traitement cher puisqu’il coûte minimum 700 dollars le traitement. Il est vrai que le laboratoire a accordé la production de générique en Inde, mais nous ignorons encore les conditions de fabrication. L’avantage c’est qu’il se prend à domicile par voie orale, donc c’est plus facile que les traitements intraveineux comme ceux à base d’anticorps de synthèse qui coûte 2.000 dollars".
Qu’en est-il du Maroc?
Une source bien informée précise que ce sujet n’est pas encore à l'étude au Maroc. "C’est encore tôt de parler de ce médicament qui est toujours en phase de production et d’analyses. L’OMS ne s’est pas encore déclarée sur l’efficacité de ce traitement. Ainsi, nous devons d’abord s’assurer de son utilité et surtout savoir s’il a des effets négatifs». D'après la même source, "pour le moment, notre priorité est d’atteindre l’immunité collective et de vacciner les 4 millions de personnes qui n’ont toujours pas reçu leurs doses. Je rappelle que l’Etat marocain a payé pratiquement 6 milliards de DH pour acheter les vaccins qui ont prouvé leur efficacité".
Si le Maroc ne compte toujours pas commander ce traitement, la fondation Bill et Melina Gates a annoncé un investissement de 120 millions de dollars pour faciliter l’accès des pays pauvres à ce médicament.
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