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Maroc-France: essoufflés et décimés, pourquoi les Lions ont freiné?
15/12/2022 - 17:08
Nassim El KerfIl n'a pas manqué grand-chose aux Lions de l'Atlas pour se passer le rempart de la France et se qualifier pour la grande finale du Mondial. Face à la France en demi, l'équipe nationale a pourtant beaucoup essayé, beaucoup tenté, mais sans jamais parvenir à trouver la faille dans le système bien rodé de Didier Deschamps, qui a gagné son duel face à Hoalid Regragui.
Ce dernier, fier du parcours de son équipe n'a d'ailleurs pas oublié de féliciter "DD", l'un de ses exemples et inspirations qu'il considère comme "le meilleur sélectionneur du monde". Sauf que dans cette partie d'échecs, Hoalid n'avait pas tous ses pions, et il lui manquait un brin de réussite pour arriver à déjouer les plans du technicien champion du monde en 2018.
Comme une impression de déjà-vu
La France n'avait pas intérêt à manquer l'occasion de jouer une deuxième finale de Coupe du Monde consécutive. Face au Maroc, sur le papier, il n'y avait pas photo. Mais sur le terrain, c'était une toute autre histoire. Les Lions ont déjà sorti des équipes comme l'Espagne et le Portugal en huitième et quart de finale de la compétition. C'est donc logique que notre équipe nationale est arrivée confiante à cette confrontation contre les champions du monde en titre, pour une place en finale.
Mais conscient de la pression de l'enjeu pour les Marocains qui espéraient atteindre une première finale de Coupe du Monde, Deschamps a voulu (et a réussi) commencer très fort. Avec un bloc moyen, il a surpris son adversaire en lui cédant le ballon pendant plus de 4 minutes après le coup d'envoi. Le Maroc, qui a pris l'habitude d'attendre les adversaires avec un bloc bas, s'est retrouvé dans l'obligation de faire le jeu, avec un système à 5 défenseurs et sans relayeur pour épauler Azzeddine Ounahi, un coup de maître de Deschamps...
Sur leur première véritable attaque placée, ses joueurs profiteront du manque de sérénité au coeur de la défense marocaine, pour inscrire un but qui aurait pu être évité avec plus de concentration de la part de nos défenseurs. La suite, tout le monde la connaît. Un match qui sera en attaque défense. Les Lions repasseront à leur système à 4 défenseurs avec l'entrée d'Amallah qui fera du bien au collectif, mais c'était déjà trop tard parce que la France a déjà cadenassé.
Comme une impression de déjà-vu, notre système qui nous a tant servi pour sortir les grands de cette compétition a été appliqué par les Français, qui nous ont eu, à l'usure. Les Lions ont beaucoup essayé en touchant le poteau, en se heurtant à la défense et en essayant de provoquer des fautes dans la surface (deux penaltys non-sifflés ndlr), en vain. Hoalid Regragui et les siens sont tombés sur un roc.
Le dilemme
Hoalid Regragui a voulu surprendre Deschamps avec un système à 5 défenseurs contrairement à d'habitude. Le but était de bloquer les couloirs à Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé qui ne se sont retrouvés que rarement en situation d'un contre un. Le but était aussi de limiter le danger aérien, nommé Olivier Giroud mais le manque de fraîcheur physique de nos défenseurs, le but français, et la blessure de Saïss ont tout chamboulé.
Incertain et touché à la cuisse, Romain Saïss a tenu à jouer ce match. Après concertation avec le staff technique et médical, il sera titularisé à l'image de Noussair Mazraoui. Pourtant, Hoalid avait tout planifié en lançant à l'échauffement, Badr Benoun et Yahia Attiat-Allah pour prendre la décision à la toute dernière minute. Qui faire entrer? Le capitaine, l'homme de confiance ou Badr Benoun qui avait montré beaucoup de belles choses lors de ces 20 minutes contre le Portugal aux côtés d'El Yamiq et Dari? Un dilemme. Le cas s'applique aussi pour Mazraoui, remplacé par Attiat-Allah qui apportera beaucoup de fraîcheur défensive, offensive et fera beaucoup de bien dans les sorties de balle.
Finalement le choix sera fait, et Saïss ressentira une gêne qui l'obligera de quitter ses coéquipiers. Pour le remplacer après avoir encaissé le premier but, Hoalid opte pour Selim Amallah et un retour au 4-1-4-1 qui avait fait notre bonheur. Malgré un retour "à la normale", la France tremblera sur quelques actions sur coup de pieds arrêtés, mais ne fléchira pas tout au long des 90 minutes, et ajoutera même le deuxième but à la 79e minute de jeu pour plier la demi-finale.
La France n'a pas démérité certes, mais le penalty non sifflé pour Boufal fera ressurgir les regrets, et quelques vieux démons, qu'on pensait disparus depuis les scandales d'arbitrage en notre défaveur en 2018. Les Lions eux, applaudiront pour remercier les supporters présents, iront remercier leurs familles et feront leur "Sejda" (prosternation) pour remercier le tout puissant, après un parcours héroïque dans la plus grande des compétitions.
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