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Mondial 2022: quand le rêve devient réalité !
13/12/2022 - 17:00
Amine Oubaha | Abdelmjid RizkouQui aurait imaginé ou croire à trois mois de la Coupe du monde que le Maroc atteindra le dernier carré de cette compétition mondiale et figurera aux côtés des grands ténors du football mondial, la France, la Croatie, l’Argentine. Aucun Marocain ou Marocaine n’a projeté ce scénario inespéré, ce rêve qui est devenu une réalité. Oui, le Maroc jouera bel et bien la demi-finale de la Coupe du monde.
Ici à Doha, les supporters et les journalistes marocains ne mesurent pas encore le poids de ce triomphe historique. Peut-être que ces exploits se sont rapidement concrétisés au point que, les Marocains et mêmes les fans arabes, que ce soit Saoudiens, Tunisiens, Egyptiens ou Algériens qui se trouvent au Qatar, n’arrivent pas à assimiler ce que les Lions de l’Atlas en train de faire dans la grande et la plus prestigieuse compétition footballistique mondiale.
Le Maroc est désormais l’espoir du monde arabe et du continent africain. Même, les Argentins sont séduits par la prestation historique des Lions de l’Atlas et affichent leur soutien au Maroc. "Marroco, Marroco, see you on final", c’est ce qu’ils disent souvent, en voyant un fan marocain, dans le métro ou à Souq Waqef, vêtu du maillot des Lions de l’Atlas ou portant un drapeau du Maroc
Le Maroc, pionnier dans le monde arabo-africain
Le rêve est permis. Voir une finale Maroc-Argentine ou Maroc–Croatie n’est plus un mirage. Cette génération de joueurs marocains a rendu l’impossible possible, en brisant ce complexe d’infériorité qui faisait défaut aux sélections arabes et africaines depuis plusieurs décennies. On se rappelle bien du Sénégal qui était à deux doigts en 2002 d’atteindre les demi-finales du Mondial (Corée du sud et Japon) avant qu’il ne perde face à la Turquie et du Ghana qui est passé juste à côté de l’exploit en 2010 face à l’Uruguay. Désormais, cette époque-là est révolue. Le Maroc a chassé la malédiction et a montré aux Africains et aux Arabes que jouer dans la cour des grands est réalisable.
Le miracle existe-t-il vraiment?
Tenir tête à la Croatie (0-0), finaliste du Mondial Russe, battre la Belgique (2-0), une des grosses équipes européennes lors des derniers années, éliminer l’Espagne, championne du monde en 2010 et barrer de sa route le Portugal (1-0) de Cristiano Ronaldo paraissait un miracle pour tous les supporters, journalistes ou consultants. Généralement dans ce genre d’exploit, l’émotion prend le dessus, sur le sens logique et d’analyse de tous ces acteurs-là.
Mais, dans n’importe quelle expérience ou aventure, atteindre le summum du succès ne relève jamais du miracle. Derrière, il y a toujours un aspect pratique qui s’impose. Lors de la conférence de presse d’après-match contre le Portugal, Hoalid Regragui l’a clamé et haut et fort: "Ce n'est pas un miracle. C'est du travail. On est dans le même état d'esprit, on veut rendre tout le monde heureux. On est un peu le Rocky Balboa de cette Coupe du Monde, le monde nous apprécie".
Tactique, potentiel techniques des joueurs, prédisposition physique, état d’esprit et la bonne foi, une panoplie d’armes assez complète qui a permis à Hoalid Regragui et ses joueurs de séduire le monde entier, faire rougir les grands et retrouver cette confiance perdue depuis des années, du public marocain. Il y a une réplique que les entraîneurs dans le monde de football répètent souvent : "Je n’ai pas de baguette magique". Mais Hoalid Regargui a su comment sortir du lot. Il a su comment usé sa propre magie pour guider son groupe au sommet du football mondial. C’est comme si tout ce qu’il touche devient en or.
Hoalid, le révolutionnaire !
Certes, le football n’est pas une science exacte mais c'est un domaine basé sur les statistiques, la tactique, la performance technique et physique de chaque joueur et aussi sur le mental. Hoalid comprend déjà que prendre le risque, avoir de l’audace et ne pas faire marche arrière dans les décisions sont des actions à double tranchant qui peuvent lui donner tort ou raison.
Il a défendu Youssef En-Nesyri face aux critiques des supporters, donné de l’amour à Hakim Ziyech et fait confiance aux joueurs de la Botola Pro dans un match crucial (Jawad El Yamiq, Badr Banoun, Achraf Dari, Yahya Attiat Allah). Avec lui, les joueurs locaux ont brillé et montré que le produit local est non-négligeable (duel Banoun-Cristiano Ronaldo). Ces joueurs-là sont entrés par la plus grande porte de l’histoire du football marocain. Des légendes que les prochaines générations évoqueront sans cesse.
La magie de Hoalid a fait changer aussi la mentalité de tout un peuple. "Armez-vous de la bonne foi, nous avons besoin d’ondes positives pour réussir" a-t-il dit lors d’une conférence de presse de ce Mondial, en s’adressant aux journalistes et aussi aux Marocains. Ces ondes positives se font désormais ressentir de plus en plus au Qatar. La réussite de l'équipe nationale lors de chaque est devenu une conviction pour les supporters marocains et arabes. Même les détracteurs de Hoalid y croient désormais en lui et en son groupe.
A cela s’ajoute cette énergie positive qui règne lors de chaque séance d’entraineur. C’est là où on y voit alors la vraie incarnation du concept de la famille. Il regroupe ses joueurs pour faire son traditionnel discours, lance des taquineries à Banoun, Ziyech ou Achraf Dari et prend aussi le plaisir de tâter avec eux le ballon lors du fameux jeu "Dakhala". Le sourire ne quitte jamais le visage de tous les joueurs mais aussi du staff technique et médical.
Ses protégés puisent aussi cette énergie positive de la présence de leurs familles. Après chaque victoire, nous apercevons, Hakimi, Sabiri ou Boufal avec leurs mères pou pères. Des images qui montrent à quel point, les joueurs tirent leur force de leurs parents et prennent leur bénédiction. Celle-ci fait partie aussi des ondes positives subtiles que Regragui évoquent à chaque fois dans ses déclarations.
Un mondial de toutes les exceptions
Le Maroc, peut-on le dire, est en train de mettre en place un nouvel ordre du football mondial. Cette édition de Coupe du monde est de toutes les exceptions. La compétition se joue en cette année 2022 pour la première fois dans un pays arabe et dans une période hivernal.
En fait, ça donne quoi une Coupe du monde organisée dans une nation arabe et musulmane? Les images frappantes de ce Mondial sont non seulement de la prouesse de la sélection marocaine, non d’une équipe d’Argentine qui s’est inclinée face en Arabie Saoudite, ou d’un Cameroun coriace qui a battu le Brésil, mais sont aussi d’un supporter américain, anglais, argentin, espagnol ou encore brésilien qui déambule dans le rues de Doha, à Souk Waqef, mais aussi à la Corniche, en portant la Ghutra sur sa tête.
C’est beau de voir la sélection marocaine triompher dans une Coupe du monde où des supporters étrangers essayent de s’adapter avec la culture du pays hôte qui est tout simplement arabe. Une adaptation qui ne se limite pas à l’aspect vestimentaire. Les fans européens ou Sud-américains essayent aussi d’apprendre des mots en arabe, comme Hayya ou Alahu Akbar. Cela ne fait qu’affirmer que cette édition du Mondial est tout sauf ordinaire. Elle est complètement exceptionnelle…Et le Maroc a fait l’exception.
Porte flambeau du monde arabe, la sélection marocaine fait rêver les Marocains et tous les Arabes. L’histoire est déjà écrite. Comme Hoalid Regragui, les amoureux de cette génération de joueurs marocains rêvent sans limites. "Je suis sûr et certain que nous allons battre la France. Eux ont Mbappé et nous, nous avons Achraf Hakimi et Hakim Ziyech". Des mots d’un coiffeur turc qui s’est exprimé dans une langue arabe loin d’être parfaite, mais avec de vives émotions et un ton plein d’optimisme.
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