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Niger : les élections endeuillées
22/02/2021 - 10:57
AFPMalgré l'insécurité qui règne sur le pays, la journée de vote du dimanche 22 février 2021, s'annonçait comme historique pour le Niger. Quelque 7,4 millions de Nigériens, sur une population de 22 millions, étaient appelés à choisir pour ce second tour, un mois après le premier, entre Mohamed Bazoum (39,3 % de voix), fidèle du sortant Mahamadou Issoufou, et l'opposant Mahamane Ousmane (17 % des voix), ancien président.
Dans la matinée, sept membres locaux de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ont été tués dans l'explosion de leur véhicule qui a roulé sur une mine qui venait d'être posée dans la région de Tillabéri (ouest) proche du Mali, a annoncé le gouverneur de cette région, Tidjani Ibrahim Katiella, précisant que l'explosion a également fait "trois blessés". Le drame est survenu à Waraou, une localité située sur la commune de Dargol dans la région de Tillabéri, à une centaine de km de Niamey, zone dite "des trois frontières" entre Niger, Mali et Burkina Faso.
"C'est un moment douloureux, c'est un grand choc pour nous, pour nous tous, à un moment historique de notre pays", a déclaré le ministre nigérien de l'Intérieur, Alkache Alhada, parlant "d'acte ignoble" et "barbare". "Un suspect a été arrêté, un Nigérien", a-t-il affirmé et les bureaux de vote on fermé dans la zone après l'explosion. Dans un pays rompu aux alliances politiques qui changent constamment mais y sont essentielles pour devenir chef d'État, d'importantes formations politiques ont rejoint entre les deux tours le camp présidentiel, donnant mathématiquement la coalition formée autour de Bazoum gagnante.
Notamment, celles des 3e et 4e du premier tour, Seïni Oumarou et Albadé Abouba. Mais certains doutent du report effectif des voix de ces partis. "C'est très loin d'être gagné", a dit Ibrahim Yahya Ibrahim, chercheur à International Crisis Group (ICG). Si l'opposition boycottait sa participation à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) au premier tour, elle l'a finalement rejointe pour le second. Nonobstant, peu d'entrain des populations a été observé. Lors du premier tour, 69,7 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes. Le président actuel Issoufou, 68 ans, ne se représentait pas à l'issue de ses deux mandats constitutionnels.
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