Société
Omicron: et si la vaccination était la seule issue pour retrouver la vie normale ?
30/11/2021 - 07:00
Aïcha DebouzaC’est un virage très serré que prend non seulement le Royaume mais le monde entier en ces temps. D’habitude utilisé uniquement par les mathématiciens ou les astronomes, Omicron, cette quinzième lettre grecque inquiète de plus en plus. "Nous n’avons pas assez de données sur cette nouvelle souche de Covid-19. La seule information que nous détenons, c’est qu’elle est très inquiétante, beaucoup plus transmissible que Delta et peut être très dangereuse pour les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques", explique Jaafar Heikel, épidémiologiste, professeur de médecine préventive et spécialiste des maladies infectieuses.
Se vacciner, c’est augmenter son immunité
L’épidémiologiste est persuadé : ce n’est qu’en se vaccinant que nous pouvons faire face à ce variant. D’après lui, l’efficacité des vaccins actuels contre Omicron n’est toujours pas prouvée, mais leur utilité quant à l’immunité générale l’est certaine. "Les chercheurs ont constaté que l’immunité qu’acquiert le corps après six mois de chaque vaccin ou de son rappel, diminue de 50%. Force est de constater que la 3e dose est très importante pour les personnes à qui les six mois arrivent à terme, et vice versa pour les autres doses", fait savoir Jaafar Heikel.
Dans ce sens, le spécialiste des maladies préventives explique que la vaccination diminue la transmissibilité du virus ainsi que de tous ses variants. Mais pas seulement. Renforcer son système immunitaire en recevant la 3e dose permet aux personnes atteintes de n’importe quel variant de la Covid-19, d’éviter les formes graves et sévères de la maladie.
"Seule la vaccination complète, généralisée et rapide permet de protéger la population, réduire le risque de l’émergence de nouveaux mutants et retourner à la vie normale. Restons donc vigilants, avec plus de respect des mesures barrières et vaccinons-nous rapidement avec toutes les doses nécessaires car c’est notre seule arme contre Delta, Omicron et d’autres variants", affirme de son côté, Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Il ajoute que le Maroc a déjà pris les mesures nécessaires pour réduire le risque d’importer des cas de cette nouvelle souche, bien qu’un variant très transmissible, finit par toucher la planète.
Tayeb Hamdi détaille qu’en ce qui est de la résistance aux anticorps, si le variant déjoue l’immunité, les laboratoires et les chercheurs à travers le monde devront adapter leurs vaccins actuels pour lui faire face, sauf que ça prendra quelques mois. "Rappelons qu’affaiblir l’efficacité des vaccins ne veut pas dire anéantir cette efficacité, les vaccins gardent malgré tout un certain degré de protection", insiste-t-il.
Les deux professionnels de santé sont d’accord. Les Marocains doivent, pour faire face à cette pandémie ainsi qu’à toutes ses mutations, adhérer sans tarder à la campagne de rappel. Quelle que soit la dose en question. Pour rappel, la vaccination couvre actuellement 64% de la population générale au Maroc, et pour nos deux spécialistes ainsi que beaucoup d’autres, ce n’est pas suffisant. D’après eux, le Royaume aurait besoin de quelque 4,5 millions de vaccinés supplémentaires pour atteindre la sécurité sanitaire et être prêt à affronter toute nouvelle souche.
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