Société
Omra du Ramadan 2022: une lueur d'espoir pour les voyagistes?
08/03/2022 - 18:00
Aïcha Debouza
La pandémie perd de plus en plus de terrain. Après la réouverture du ciel marocain et l’autorisation de l’Arabie Saoudite d’organiser la Omra 2022, après l'allègement des restrictions sanitaires. C’est presque un retour à la vie normale. Cet allègement représente-t-il une chance pour les agences de voyages ou c'est simplement une peine perdue?
Bonne et mauvaise nouvelles pour les désireux de visiter la "terre sainte" pendant le mois de Ramadan. La bonne, c’est que les restrictions sanitaires imposées par l’Arabie Saoudite sont tombées. Et la mauvaise, c’est qu’il reste moins d’un mois aux agences de voyages pour programmer le petit pèlerinage. "Le timing trop serré nous rend la tâche encore plus difficile car nous devons réserver des billets pour les vingt jours qui viennent", explique Mustapha Aouzir, propriétaire d’une agence de voyages et membre de l’Association nationale des agences de voyages du Maroc.
En effet, depuis le 5 mars 2022, les conditions d’entrée en Arabie Saoudite ont été assouplies. Ce pays a annoncé, ce samedi, la levée de la plupart des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, en dispensant, notamment les voyageurs vaccinés de quarantaine ou de tests de dépistage. Bien que le port du masque ne soit plus obligatoire à l'extérieur, il le reste toutefois dans les lieux clos. Quant à la distanciation sociale, elle n’est plus exigée dans les espaces publics, y compris dans les mosquées.
"Nous nous n’attendons pas à un afflux semblable à ceux ayant précédé la pandémie, mais nous le prenons bien car c’est une lueur d’espoir après tant de déceptions. Plusieurs rumeurs circulent sur la durée de la Omra qui ne doit pas dépasser 20 jours, mais nous n’avons rien reçu d’officiel dans ce sens", indique le propriétaire d’une agence de voyages. Dans le même ordre d’idées, les voyageurs souhaitant sortir du Maroc devront disposer d’un statut vaccinal complet. Selon le protocole sanitaire, le passeport vaccinal valide, doit confirmer la réception de la troisième dose ou à défaut, la deuxième dose (ou celle de la dose unique du vaccin J&J) reçue depuis moins de 4 mois.
"Nous avons inscrit jusqu’à présent, quelque 80 clients seulement contre 600 en 2017 à la même période. Certes le bénéfice ressort très modeste comparé aux années précédentes, mais nous l’accueillons à bras ouverts car il était inespéré", avance la même source qui souligne qu’en plus des handicaps causés par la crise sanitaire, les prix des vols sont légèrement plus chers que d’habitude. D’après lui, les compagnies aériennes proposaient plusieurs dates de longues et de courtes durées (du 26 mars avec un retour au-delà du 15 avril et du 16 avril au 10 mai), mais avec la propagation du virus, la donne a changé. "La Royal Air Maroc (RAM) par exemple, propose uniquement deux dates de courte durées. Avec la pandémie, le dépassement de la durée de validité du visa sera interdit et c’est même passible d’une lourde amende", ajoute le propriétaire de l’agence de voyages.
Sans surprise aucune, les Marocains avaient pour habitude de passer tout le mois de Ramadan et quelques jours du mois de Chawal en Arabie Saoudite, alors que la durée de validité du visa est de 30 jours. Maintenant, et selon les deux voyagistes, l’Arabie Saoudite semble ferme dans ses récentes décisions par peur de voir resurgir une nouvelle péripétie du coronavirus. "Nous sommes conscients que les choses doivent prendre du temps avant de s’arranger. Nous n’aurons pas le nombre de clients souhaité, mais c’est une réalité imposée par la pandémie, que nous devons accepter. Les agences de voyages ne pourront être redressées qu’après deux ou trois ans de travail acharné, au minimum", conclut Mustapha Aouzir.

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