Sport
Parcours du Maroc en Coupe du monde de futsal : les leçons à tirer !
30/09/2024 - 14:45
Amine Oubaha
L’équipe nationale de futsal a été éliminée, dimanche 29 septembre 2024, par le Brésil en quarts de finale de la Coupe du monde. Malgré l’élimination, les Lions de l’Atlas ont rendu tout un peuple fier de leur performance. Adil Habil, coach adjoint de Hicham Dguig et ancien joueur de l’équipe nationale, revient sur cette participation et dresse le bilan.
Avec des blessures, des absences et le manque d’expérience des jeunes joueurs, l’équipe nationale de futsal n’a certes pas pu faire mieux que lors de l’édition précédente de la Coupe du monde, mais elle n’a pas pour autant déçu.
En Ouzbékistan, le Maroc a vécu le même scénario que lors du Mondial lituanien, atteignant les quarts de finale, avant de quitter la compétition face au même adversaire, le Brésil, nation numéro 1 mondiale en futsal. Un parcours "honorable" et réussi pour les Lions de l’Atlas, qui ont dû surmonter de nombreux obstacles, pour se retrouver face aux Brésiliens en quarts de finale.

Ancien capitaine de l’équipe nationale et actuel coach adjoint de Hicham Dguig, Adil Habil estime que l’équipe nationale aurait pu aller plus loin dans cette Coupe du monde si les joueurs cadres avaient été disponibles et en pleine forme.
Un chemin semé d’embûches
Dans une déclaration accordée à SNRTnews, le champion d’Afrique 2016 a également souligné que le parcours du Maroc a été semé d’embûches :"Nous avons eu un tirage difficile. Nous sommes tombés dans un groupe relevé avec le Tadjikistan, une équipe qui a éliminé le Japon, le Panama, champion de la Concacaf et le Portugal, champion du monde en titre. Malgré les blessures, nous nous sommes qualifiés grâce à la combativité des joueurs", a-t-il expliqué.
Les coéquipiers de Soufiane Charraoui ont assuré leur qualification pour les huitièmes de finale, mais sans vraiment convaincre en termes de jeu. Des erreurs de passes, des failles défensives et des dribbles dans des zones à haut risque non réussis, l’inquiétude a plané autour la prestation des joueurs marocains, bien qu’ils aient atteint le 2e tour.

Mais face à l’Iran, la sélection marocaine a montré un tout autre visage. Les joueurs ont arraché une qualification difficile face au géant asiatique, mais avec une prestation convaincante. Quel est le secret de ce changement ?
"Malgré les absences, nous ne nous sommes pas fait d’excuses. Nous avions l’ambition de continuer jusqu’au bout. Nous avons étudié avec le coach les points forts et les faiblesses de l’Iran et mis en place une nouvelle stratégie qui nous a permis de remporter ce match, malgré quelques mauvaises décisions de l’arbitre", raconte Adil Habil.
Battus par la suite face au Brésil (1-3), les Lions de l’Atlas ont quitté le Mondial ouzbèk avec de nouveaux acquis. Natif de Kénitra et spécialiste en futsal, ce technicien marocain estime que malgré l’élimination, l’équipe nationale a gagné en expérience et confirmé son statut de véritable force mondiale en futsal :"C’est vrai que nous sommes déçus de l’élimination, mais nous avons aussi su tirer du positif de cette participation. Nous avons acquis plus d’expérience. Les jeunes joueurs, qui ont disputé la Coupe du monde pour la première fois, ont également appris. Je pense notamment à notre gardien Youssef Bensellam. Nous sommes désormais habitués à jouer au plus haut niveau".
"Il faut professionnaliser la discipline"
Trois fois championne d’Afrique et trois fois championne de la Coupe arabe, l’équipe nationale de futsal domine largement le continent africain et triomphe également face à ses adversaires arabes. Pourtant, elle manque d’une base solide :"Pour franchir un cap dans cette discipline et voir un jour le Maroc remporter la Coupe du monde, il faudra renforcer le championnat local, travailler avec les jeunes catégories, attirer des sponsors et médiatiser les compétitions en diffusant les matchs en direct. Il faut professionnaliser la discipline et en faire le sport numéro 2 après le football", a souligné Adil Habil.

Et d’ajouter :"Nous devons avoir une pépinière de joueurs. Contre le Brésil, nous avions besoin de faire des changements, mais nous n’avions pas assez d’éléments dans l’effectif. Le Brésil, lui, a fait tourner son effectif avec au moins 12 joueurs. C’est là que réside la différence".
Après cette Coupe du monde, de grands changements sont attendus au sein de l’équipe nationale. Certains joueurs pourraient prendre leur retraite et laisser place aux jeunes, qui devront assurer la relève sous la houlette de Hicham Dguig, surnommé "Monsieur Futsal".

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