Monde
Pauvreté, extrémisme et ignorance, véritables entraves au développement dans la région maghrébine
30/01/2022 - 09:00
MAPS'exprimant à l'ouverture de la 13e édition du Forum maghrébin (29/30 janvier) initiée par le Centre d'études et de recherches humaines sous le thème "La région maghrébine: défis actuels et questions de l'avenir", Driss Lagrini, professeur des relations internationales à l'Université Cadi Ayyad (UCA), a souligné que la lutte contre la pauvreté, l’extrémisme, l'ignorance et la corruption et le renforcement de la coordination entre les pays maghrébins passent par la démocratisation, le développement, la recherche scientifique, et le respect des droits de l'Homme "au lieu de l'accumulation des armes comme le font certains pays".
Lagrini, également président de l'Organisation de l'action maghrébine (OAM), a mis l'accent dans son intervention sur les "véritables combats du Maghreb" sur l'importance de transformer ces problématiques en une énergie positive qui rendra confiance aux peuples de la région en un espace à même de réaliser leurs rêves et aspirations à une union maghrébine capable de s'imposer parmi les nations.
Pour sa part, Abdellatif Hannachi, professeur à l'Université tunisienne de Manouba, a indiqué dans une intervention à distance, que malgré les entraves au rêve maghrébin, plusieurs facteurs peuvent contribuer à rattraper le temps perdu, notamment en se basant sur la déclaration de Marrakech, qui permet de redonner vie à l'Union du Magreb arabe et à redynamiser la coopération entre ses membres.
Il a, à ce propos, mis l'accent sur l’importance du rôle de la société civile pour relancer cette Union par l'unité de ses efforts, l'élargissement de ses activités au niveau des pays membres et la mise en place de partenariats pour faire pression en faveur de l'Union.
De son côté, Ahmed Jedou Alih, professeur à l’Ecole Nationale d'Administration de Journalisme et de Magistrature et à l'Université de Nouakchott, a noté que le "destin économique commun" est primordial dans la dynamisation d'un espace cohérent entre toute les composantes de la région, malgré les entraves.
Pour Mokhtar Benabdellaoui, coordinateur du forum, cette édition se tient dans une période marquée par une dégradation des relations entre les pays de l’UMA, dans un climat de divergences et d'échecs cumulés pendant des années. Il a mis l'accent sur les alternatives qui existent au niveaux africain et européen, mais qui demeurent "secondaires", selon lui, comparées à la valeur ajoutée réalisable en cas de lancement du cadre magrébin "prêt à agir de façon réelle".
Les dernières années ont démontré que la nécessité d’une unité magrébine n'est pas seulement économique, mais aussi sécuritaire, particulièrement dans la zone du Sahel, où seule une vision globale et un engagement de toutes les parties peuvent contribuer à faire instaurer la paix.
Selon le Centre d'études et de recherches humaines, le choix de la thématique de cette édition vise à approcher les problématiques et les défis auxquels fait face la région, particulièrement en cette phase marquée par des mutations et des changements régionaux liés à la pandémie et ses répercussions sur les groupements régionaux et les relations internationales.
Cet événement se tient dans un contexte complexe. Il constitue un appel de l'élite et du tissu associatif à préserver la Déclaration de Marrakech, seul moyen pour concrétiser le développement, la stabilité, la paix et le bien être des peuples de l'UMA.
Les travaux de ce forum de deux jours abordent notamment les questions de "La réalité magrébine et ses défis", "Que reste t-il du printemps arabe dans la région" et "Que faire, des visions maghrébines".
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