Economie
Plan gouvernemental pour revitaliser le marché de l'emploi en 2025
09/08/2024 - 11:01
Morad Karakhi | Mohammed FizaziLe gouvernement prévoit de placer l'emploi en tête de ses priorités l'année prochaine, en suivant une feuille de route basée sur une analyse globale du marché du travail et ses éléments clés, comme l'offre, la demande, et les législations.
Le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a souligné, dans la note d'orientation concernant la préparation du projet de loi de finances pour l'année budgétaire 2025, que des mesures spécifiquement orientées vers le soutien de l'emploi dans les zones rurales seront mises en oeuvre, ainsi que la restructuration des programmes actifs d'emploi, et l'accompagnement des très petites, petites et moyennes entreprises, avec un accent particulier sur le soutien de l'activité économique des femmes et leur accès au marché du travail.
Cette note intervient alors que le nombre de chômeurs a augmenté de 90.000 personnes entre le deuxième trimestre de 2023 et le même trimestre de 2024, passant ainsi de 1,543 million de chômeurs à 1,633 million au niveau national, ce qui représente une augmentation de 6%.
Selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la sécheresse qui affecte le royaume depuis plusieurs années a contribué à augmenter le nombre de chômeurs de 48.000 personnes en milieu urbain et de 42.000 personnes en milieu rural.
La note d'orientation relative au projet de loi de finances 2025 indique que le gouvernement continuera à mettre en place les textes réglementaires encadrant les opérations d'investissement, notamment la création de l'Observatoire national de l'investissement, ainsi que la poursuite de la réforme des centres régionaux d'investissement visant à accroître leur efficacité et à les habiliter à superviser l'ensemble du processus d'investissement en les rendant l'interlocuteur principal des investisseurs au niveau régional.
Le gouvernement poursuivra également, selon la même note, la mise en œuvre des mesures prévues par la feuille de route stratégique 2023-2026 pour le développement du climat des affaires.
La même source indique que les projets d'investissement prometteurs contribueront à créer une valeur ajoutée élevée et à générer des emplois stables et décents, parallèlement aux grands projets qui seront lancés dans les secteurs des chemins de fer, de l'aéronautique, de l'énergie, de l'eau, du tourisme, de l'agriculture et du transport, dans le cadre des préparatifs du Royaume pour accueillir les grands événements footballistiques, notamment la Coupe du Monde 2030.
Le gouvernement mise sur une croissance de l'économie nationale de 4,6% l'année prochaine, mais l'atteinte de cet objectif reste liée à l'évolution des performances de l'économie mondiale et à la récolte des céréales, qui pourrait être affectée par les conditions climatiques.
Pour atteindre un taux de croissance d'environ 4,6%, le gouvernement table sur une augmentation de 11% de la valeur ajoutée agricole et de 3,7% de la valeur ajoutée non agricole.
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a affirmé, lors de la présentation du bilan d'étape du gouvernement devant le Parlement, que la prochaine étape impose la réalisation de la croissance économique et sociale, insistant sur le fait qu'il est impératif de redoubler d'efforts pour offrir davantage d'emplois décents garantissant la dignité humaine des Marocains, estimant qu'il est nécessaire de faire de l'emploi une priorité absolue dans la seconde moitié de ce mandat.
Akhannouch avait souligné, lors d'une séance à la Chambre des conseillers, que "le gouvernement a décidé de consacrer la prochaine étape de l'action gouvernementale à la question de l'emploi et d'en faire une priorité nationale".
Il a souligné que la prochaine étape "exige une synergie des efforts et une volonté totale d'accélérer le rythme de l'investissement créateur d'emplois, ainsi que le développement de la stratégie nationale en matière d'emploi, ce qui permettra de fournir des opportunités d'emploi pour tous les Marocains, aussi bien en milieu urbain que rural, et d'intégrer les différents programmes pour une plus grande convergence et une meilleure efficacité des interventions de tous les acteurs visant à créer des emplois décents".
Le taux de chômage au Maroc a dépassé les 13% en 2023, un niveau jamais atteint par le Royaume depuis la fin des années 1990, selon un rapport du Fonds monétaire international, qui souligne que ce chiffre indique une baisse du taux d'emploi dans le Royaume au cours de l'année écoulée, atteignant son plus bas niveau depuis 2018.
Le rapport indique que la perte totale d'emplois au cours des premiers trimestres de 2023 a été principalement enregistrée dans le secteur agricole, en raison des années successives de sécheresse, précisant que bien que les secteurs des services aient continué à créer des emplois pendant cette période, cela n'a pas suffi à compenser les pertes, notant que la contribution de l'industrie, de la construction et des travaux publics à la création d'emplois n'a pas été suffisante, comme au cours des quatre dernières années.
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