Société
Préscolaire: quels enjeux éducatifs?
14/10/2021 - 12:04
Aïcha DebouzaInitié en 2018, le Programme national de généralisation et de développement du préscolaire (PNGDP) s’était fixé comme objectif d’atteindre la généralisation du préscolaire pour les enfants âgés de 4 et 5 ans d’ici 2027. L'objectif est d'intégrer le préscolaire dans l’enseignement obligatoire, améliorer sa qualité, ainsi que d’appliquer une discrimination positive au profit des milieux ruraux et périurbains.
"Il est tout à fait normal que l’Etat donne autant d’importance au préscolaire. C’est à travers ce cycle que les enfants s’adaptent au rythme de la vie et acquièrent les codes de la société. Ils apprennent à partager leurs jouets, à s’adapter, à sociabiliser et à surtout se préparer petit-à-petit à l’école", explique Mouna Sebbahi, coach en relations personnelles et professionnelles.
En effet, la spécialiste explique que le préscolaire joue un rôle important sur le développement du cerveau. "Après la naissance, le développement du cerveau est très intense. Des millions de connexions synaptiques se créent, se défont ou se réorganisent selon les expériences vécues par l’enfant et montrent que le cerveau humain enregistre la totalité des choses vécues par l’enfant, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises."
Ces expériences, selon ses propos, modifient le développement du cerveau et peuvent avoir des répercussions majeures sur la vie présente et future de l’enfant.
Mouna Sebbahi fait également savoir que, pendant les premières années, et particulièrement pendant l’âge préscolaire, un environnement stimulant et un contexte favorable jettent les bases d’un développement et d’un apprentissage fructueux.
Un investissement "rentable"
"C’est une étape durant laquelle l’enfant n’est pas censé étudier. Il est plus censé s’apprêter pour les années à venir et les études ont prouvé que les enfants ayant fait leurs 2/3 ans de préscolaires présentent de meilleurs rendus scolaires lors de leurs années en primaire", avance-t-elle.
L'institution préscolaire est bien plus qu'un lieu d'apprentissage, c'est aussi un lieu de vie et de développement pour les enfants. Elle tient compte des besoins du jeune enfant. Car à cette étape de la vie, il n’est pas encore en mesure de surseoir à ses besoins qui deviennent totalement envahissants lorsqu’ils ne sont pas satisfaits.
"Le jeu doit constituer la principale activité de l'enfant et est une source inépuisable de plaisir et de satisfaction. C’est pour lui, un véritable moteur de découvertes et d’apprentissages", ajoute Mouna Sebbahi.
L’investissement dans l’éducation, et dans la petite enfance au premier degré, est donc l’investissement qui représente la plus grande "rentabilité" pour la société et le plus puissant facteur pour la réduction de la déperdition scolaire.
Il permet de garantir la santé psychique et affective de l’enfant, de développer sa personnalité et de le prémunir contre les risques de rupture de sa scolarité. Par la même, il donne l'occasion de préparer du mieux possible le citoyen de demain capable de s’intégrer dans tous les aspects de la vie.
Grosso modo, l’effort de valorisation de la qualité de l’éducation, à commencer par ce cycle éducatif fondamental, constitue une entreprise nationale qui appelle l’engagement de tous à la traduction dans les faits de la vision éducative rénovée dans sa globalité et à la mobilisation des ressources nécessaires à sa mise en œuvre.
"Il faut que les parents ainsi que l'Etat s'engagent mutuellement, si l’on veut réellement réaliser l’égalité des chances pour l’ensemble des enfants et assurer les conditions d’épanouissement individuel et social pour les générations futures", conclut la coach.
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