Sport
Quand les Marocains découvrent pour la première fois Walid Regragui au stade du Caire
18/11/2022 - 14:43
Mohamed BerradaNous sommes au Caire le 28 janvier 2001. Le Maroc dispute son troisième match du deuxième tour qualificatif à la Coupe du monde 2002, après avoir ramené un point de la Namibie et disposé de l'Algérie au stade Hassan II de Fès. L'Egypte, adversaire du Maroc ce jour-là, complète le troisième groupe avec le Sénégal, qui va quelques mois plus tard décrocher son ticket pour la Corée du sud et le Japon. Le Maroc est alors fort d'une série record avec 13 matchs sans défaite en éliminatoires de la Coupe du monde - zone Afrique (depuis le 17/07/1993).
Les Lions de l'Atlas, coachés par le portugais Humberto Coelho, débarquent sur le stade international du Caire, sous les sifflets de 120.000 supporteurs égyptiens venus encourager leur équipe à décrocher sa première victoire de la deuxième phase. Tous les cadres de l'équipe nationale sont présents, à l'instar de Driss Benzekri, Nourreddine Naybet, Abdelkarim El Hadrioui, Taher El-Khalej, Youssef Chippo, Adil Ramzi, Mustapha Hadji ou encore Abdeljalil Hadda connu sous le nom de Camacho. Au milieu de ces habitués de la tanière, un joueur de 26 ans prend pour la première fois sa place sur le couloir droit de l'équipe nationale, Walid Regragui.
Impressionné? pas du tout, nous raconte Moncef Lyazghi, chercheur dans le domaine du sport et docteur en politique sportive du Maroc. Joint par SNRTnews, il se rappelle, depuis les gradins du stade du Caire, d'un joueur faisant preuve d'une énorme confiance en soi, "qu'on dirait qu'il était parmi les joueurs les plus habitués à jouer avec le maillot de l'EN". "Il était aussi à l'aise défensivement que offensivement face à l'ogre égyptien dans son propre stade. Et Dieu seul sait à quel point c'est difficile d'affronter l'Egypte au Caire...". Le Maroc réussit à décrocher le point du nul, reste dans la course à la qualification avec le Sénégal et surtout réduit les chances de l'Egypte de décrocher son ticket pour le mondial asiatique
Walid Regragui a fait preuve de grande classe sur le terrain et en dehors, se rappelle Moncef Lyazghi. "Il s'était également fait remarquer par son élégance, sa gentillesse, sa disponibilité pour les journalistes...".
Sur son compte Facebook, Moncef El Yazghi livre plus de détails sur cette grande première de Walid, vue par la presse égyptienne. "Le lendemain du match, c'est-à-dire le 29 janvier 2001, je me suis rendu avec un groupe de journalistes marocains au bâtiment de la Fondation Al-Ahram, où nous avons rencontré le responsable de l'Association des critiques égyptiens, Issam Abdel Moneim. Nous avons naturellement évoqué le match, et je me souviens qu'après avoir regretté le match nul et parlé de son envie de voir les Egyptiens présents en Coupe du monde, il a enchainé: savez-vous quelle est la plus belle victoire du Maroc hier? Nous n'avions aucune idée de quoi il voulait parler. La présence d'un grand joueur qu'est Walid Al- Rakraki. Al-Rakraki disait-il avec son accent égyptien".
Walid Regragui quittera son couloir droit huit ans et 45 matchs plus tard, laissant d'excellents souvenirs dans les mémoires des Marocains. Mais la belle histoire se poursuit, 21 ans après, pour ce Mondial qatari, cette fois-ci sur le banc.
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