Economie
Relance économique: 2022, une année qui s'annonce difficile
27/12/2021 - 07:00
Imane Benichou"C’est une perspective qui s’annonce plus au moins difficile", a tonné le fiscaliste et ancien président de l'Université de Settat, Mohamed Rahj. Avec l’arrivée du nouveau variant Omicron et le nombre important des infections, "je ne pense pas qu’on aura une bonne année de croissance", a-t-il précisé à SNRTnews.
Une "mauvaise année agricole" en perspective
"En termes de prévisions, rien n’est sûr", a-t-il encore affirmé, soulignant que l’année 2021 risque de se terminer avec un taux de croissance élevé et que cette année agricole est mal partie. "Je ne pense pas que nous aurions la possibilité de réaliser la quantité prévisionnelle de la loi de Finances 2022, estimée à 80 millions de quintaux", a précisé Rahj, expliquant que la rareté des pluies impacterait négativement la production agricole, "la base de la croissance économique au Maroc".
Pour notre interlocuteur, "une mauvaise année agricole" est en perspective, "du moins pour la céréaliculture". Il a en outre tenu à rappeler que l’agriculture au Maroc a tout le temps été un moteur de développement, mais également un secteur qui emploie beaucoup de personnes.
Selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de son conseil au titre de l’année 2021, tenue mardi 21 décembre, BAM a prévu un rebond de 6,7% de l’économie marocaine à titre de l’année 2021. Une hausse est due principalement aux "progrès en matière de vaccination", au "maintien des stimulus budgétaire et monétaire" et à "la très bonne campagne agricole".
Sur le plan international, "les perspectives ne s’annoncent pas sous de beaux cieux", a annoncé le fiscaliste, "parce que les produits pétroliers, notamment le gaz, ont augmenté, avec l’arrivée de l’hiver et le froid en Europe, la même chose pour les matières premières et surtout pour la chaîne de valeur", a-t-il expliqué. En effet, depuis début 2021, le monde entier assiste à une flambée des prix du gaz fossile qui devrait se poursuivre à cause d’une forte croissance de la demande liée à la reprise de l’activité économique.
Une croissance à 2,9% en 2022
BAM a par ailleurs souligné qu’au cours des deux prochaines années, "le rythme de l’activité restera largement tributaire de l’évolution de la situation sanitaire aux plans national et international et des restrictions que les autorités seraient amenées à mettre en place".
Les projections de Bank Al-Maghrib tablent, dans le scénario central, sur une consolidation de la croissance à 2,9% en 2022. Une prévision qui semble pessimiste en comparaison avec celle du gouvernement qui table sur une croissance économique de 3,2% dans le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2022. Pour 2023, la Banque centrale s'attend à un taux de croissance de 3,4%.
"Je pense que le taux de Bank Al-Maghrib est le plus proche de la réalité, en terme de révision du taux", a précisé Mohamed Rahj. "Nous sommes fin décembre et la pluie se fait de plus en plus rare. BAM a donc revu à la baisse son propre taux de prévision", a-t-il ajouté, soulignant que si le gouvernement avait préparé aujourd’hui son Projet de loi de finances "il n’aurait pas proposé un taux de croissance de 3,2".
Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance du PIB au Maroc devrait s’établir autour de 3% en 2022, notant que les récentes tensions inflationnistes "restent maîtrisées et devraient s’estomper à moyen terme". A ce sujet, Abdellatif Jouahri, Wali de BAM a affirmé, ce 21 décembre, que l’inflation devrait rester à des niveaux contenus au cours des deux prochaines années. Jouahri avait avancé que les données sur les prix à la consommation faisaient ressortir des hausses sensibles au cours des derniers mois pour certains produits alimentaires et pour les carburants et lubrifiants, en relation essentiellement avec des pressions externes liées à la flambée de leurs cours sur les marchés internationaux.
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