Politique
Secteur public: combien coûtera l'Accord social tripartite à l'Etat?
01/05/2022 - 00:48
Lina IbrizParmi les grands objectifs de l’Accord social tripartite, figure l’amélioration de la condition des fonctionnaires de l’Etat. Le ministre de l’Inclusion économique, Younes Sekkouri, a dévoilé, ce samedi soir, lors de son passage sur la chaîne Al Aoula à l'occasion du 1er mai, combien coûteront à l’Etat les mesures prévues dans ce sens.
Les rounds du dialogue social ont été couronnés par la signature ce samedi 30 avril 2022 de l’Accord social tripartite. Parmi les engagements phares formulés dans le cadre de cet accord, plusieurs mesures concernent l’amélioration des conditions d'une certaine catégorie de fonctionnaires du secteur public qui constitue un "des moteurs principaux du développement" dans le pays, selon le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri qui s’est exprimé en direct ce soir de samedi afin de revenir sur les apports essentiels de l’Accord.
Le gouvernement reste engagé à renforcer l’Etat social. Si Sekkouri ainsi que tout autre responsable au sein de l’Exécutif l’affirment à chaque occasion, les mesures prévues pour améliorer la situation des fonctionnaires des secteurs de l’éducation et de la santé ainsi que les budgets prévus à cet effet viennent confirmer cette intention.
Selon le ministre, deux opérations majeures et "complètes" viseront particulièrement les fonctionnaires de l’éducation et de la santé à travers un ensemble de mesures dont l’Etat assumera les charges. Des opérations dont le coût n’est guère faible.
Dans ce cadre, les mesures destinées à l’amélioration des conditions des administrateurs du ministère de l’éducation, des conseillers d’orientation et de planification pédagogique ainsi que des enseignants du primaire et du collège chargés d’enseigner dans des cycles en dehors de leurs cycles originaux coûtera à l’Etat approximativement 500 millions de dirhams (MDHS), a dévoilé Sekkouri.
A ces mesures qui visent la valorisation du métier d’enseignant et la mise en place d’un nouveau système unifié pour "la motivation" des ressources humaines du ministère de l’Education, d’autres mesures qui visent la réforme de l’école publique sont prévues. L’action du gouvernement sur ce volet devrait engager un coût s’élevant à 6,65 MDH à l’horizon des cinq prochaines années, a ajouté le ministre.
S’agissant du secteur de la santé, le gouvernement s’est engagé à améliorer la situation des médecins, infirmiers et aides-soignants. La concrétisation des engagements formulés dans ce cadre nécessitera la mobilisation d’un budget de 1.340 MDH, sous forme d’augmentation des salaires des médecins, et un budget de plus de 800 MDH pour l’amélioration des conditions des infirmiers, a aussi fait savoir Sekkouri. Ces mesures consisteront entre autres en l’instauration de l'indice 509 pour le calcul des salaires des médecins dès le début de leur carrière ainsi que l’accélération du rythme de promotion des infirmiers, de façon rétroactive à compter du 26 octobre 2017.
Le gouvernement s’est également engagé à résoudre le dossier des promotions. Ainsi, les fonctionnaires dont le grade devait être avancé au cours des deux dernières années, mais ne l’a pas été à cause de la crise de la Covid, auront enfin leur promotion ainsi que les augmentations de salaires y résultant. Dans ce but, l’Etat devra mobiliser une enveloppe de 8 milliards de dirhams (MMDH), a noté le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Le ministre a d'autre part fait état de l'augmentation du quota de promotion dans le grade de 33% à 36%, soulignant qu'une telle décision qui ouvre la voie à une plus grande promotion professionnelle des fonctionnaires entrera en vigueur en janvier prochain, pour un coût annuel de 231 millions de DH.
De même, l'échelle 7 sera supprimés pour les fonctionnaires du corps des assistants administratifs et assistants techniques, une démarche qui représente un mécanisme d'amélioration de leur situation professionnelle, a-t-il poursuivi.
Cette mesure, a-t-il indiqué, entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023 pour un coût annuel de 18 millions de dirhams en faveur de 3.861 bénéficiaires.
S'y ajoute la hausse des allocations familiales pour le quatrième, le cinquième et le sixième enfants pour atteindre 100 DH par mois. Le coût financier de cette mesure sera de 25 millions de DH pour un total de 32.495 enfants bénéficiaires.
Pour ce qui est de l'augmentation du salaire minimum (SMIG) pour les fonctionnaires de l'Etat et des établissements publics à caractère administratif, elle nécessite une enveloppe de 191 millions de dirhams en faveur de 50.000 bénéficiaires, a souligné Younes Sekkouri. Cette révision à la hausse du SMIG du secteur public pour atteindre un montant net de 3.500 dirhams vise à améliorer la situation matérielle des fonctionnaires classés dans les basses échelle.
En outre, l’implémentation des mesures relatives à l’augmentation des indemnisations des risques professionnelles pour les fonctionnaires engendrera un coût additionnel de 60 MDH, selon Sekkouri. Ces indemnisations s’élèveront désormais à 1.400 dirhams par mois.

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