Société
Stationnement: le calvaire qui rend toujours la vie dure aux Casablancais
02/10/2021 - 13:00
Aïcha DebouzaToujours plus de bouchons et de problèmes de stationnement sur les routes de la plus grande ville du Maroc. Depuis des années, circuler en voiture à Casablanca rime avec embouteillage et stress, pour les automobilistes casablancais. Le volume d’encombrement des routes, non arrangé par le stationnement anarchique des voitures, atteint le sommet.
Entre circulation au ralenti, les difficultés pour stationner et le coût du stationnement, l’automobiliste casablancais se voit dépassé. Afin de remédier à ce problème, Casa Baïa, société de développement local (SDL), a mis en place une dizaine de parkings, dont quelques-uns gérés par des horodateurs, afin de laisser respirer les trottoirs de la ville et garantir plusieurs places de parking aux automobilistes, souvent laissés à leur sort.
Pourtant, et en plein centre de Casablanca, le calvaire est toujours le même. Les places de parking sont libres mais les pauvres trottoirs ne le sont pas. "Le coût de la prestation est trop cher. Mon salaire ne me permet pas de payer 6 dhs/h, soit près de 50 dirhams la journée", se plaint Oussama.
Ce Casablancais travaille en plein centre de la métropole et "galère" quotidiennement pour trouver une place libre avec un "prix convenable". D’après lui, certes, ces parkings sont une bonne initiative, mais les prix devraient être réduits afin d’être "à la portée de tout le monde". Un constat que partage Khadija, qui préfère confier les clefs de sa voiture au gardien de la ruelle près de son travail au lieu de payer une place dans le parking d’à côté.
"C’est surtout un problème de mentalité"
Ces parkings sont gérés par Casa Baïa (Ex Casa Développement). Cette SDL a pour mission de réaliser des projets visant le développement économique et social de la ville. Même avec des capacités allant de plus de 50 places à plus de 700 dans les différents parkings à disposition, en fonction de leur positionnement, le problème de stationnement n’est toujours pas résolu.
Pour Ahd El Khaili, responsable de communication à Casa Baïa, convaincre les Casablancais de garer leurs véhicules et payer leurs places dans les parkings nécessiterait de changer leurs habitudes. Selon elle, c’est un comportement auquel les habitants de cette ville n’ont pas été habitués et devraient, y être sensibilisés un peu plus.
"Ce n’est pas question de moyens. C’est surtout un problème de mentalité. Les prix des places de parking sont à la portée de tous les usagers, mais les Casablancais préfèrent s’arrêter en 2e position au lieu de garer leurs voitures pour quelques minutes dans ces espaces", estime Ahd El Khaili.
Elle explique que plusieurs formules d’abonnement sont disponibles pour les résidents, les non-résidents ainsi que pour les sociétés. Pour un résident, le prix de l’abonnement est de 150 dirhams pour le trimestre avec une remise de 5% pour le semestre et 10% pour l’année. Il suffit de fournir la CIN, la carte grise et la facture Lydec. Pour les non-résidents, l’abonnement s’élève à 600 dirhams le trimestre contre 1200 dirhams pour les entreprises.
Une pratique jamais tolérée par les citoyens
"Nous avons mis en place beaucoup de facilités mais les parkings battent quand même de l’aile alors que dans les boulevards d’à côté, les routes sont débordées de voitures garées illégalement", avance la responsable de communication. Mais cette solution ne semble pas arranger les automobilistes qui voient les choses d'un autre oeil.
"Je ne veux pas faire un abonnement. Je veux uniquement pouvoir garer ma voiture dans un lieu sûr, spacieux et surtout peu coûteux. Les parkings à disposition ne me permettent pas de faire ça, et donc n’arrangent pas le souci de stationnement qui nous rend la vie dure", s’exprime Fouad. Pour lui, pouvoir arriver à temps, sans devoir faire la ronde autour du boulot et finir par céder ses clefs de voiture au premier gardien disponible est synonyme de mythe.
"Si par malheur tu gares ta voiture pour quelques minutes, le temps de faire une course, sans payer de ticket, un sabot ne tardera pas à être mis sur la roue du véhicule et tu seras obligé de payer une amende qui reviendra plus chère qu’une place de parking", ajoute Fouad. En effet, cette pratique jamais tolérée par les citoyens n’est pas nouvelle à Casablanca notamment. Jugée illégale puis interdite à Marrakech et à Rabat, la pose de sabots de Denver reste, toutefois, monnaie courante à Casablanca, qui ne s’est jamais prononcée sur le sujet, attisant toujours autant la colère et la rage des automobilistes.
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