Economie
Lutte contre le stress hydrique: tout savoir sur la stratégie de la tutelle
01/03/2022 - 23:24
Lina IbrizLe ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a exposé, ce mardi 1er mars 2022, devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement, la situation hydrique du pays ainsi que l’état d’avancement de la stratégie nationale de gestion de l’eau.
Des contraintes structurelles et des projets qui bloquent
Bien que le Royaume ait lancé depuis bien des années une stratégie visant à préserver les ressources hydriques et à atténuer les effets du stress hydrique étant un problème structurel au Maroc, les contraintes de financement ainsi que l’insuffisance des ressources humaines entravent l’aboutissement des efforts déployés pour faire face au stress hydrique.
Dans ce sillage, lors de sa présentation, le ministre a relevé que la réalisation des projets de dessalement de l’eau de mer connaît un grand retard. Il s’agit notamment des travaux de réalisation de la station de dessalement du Grand Casablanca qui vise à fournir de l'eau à plusieurs villes de la région. Celles-ci connaîtraient un déficit hydrique à l’horizon de 2025. Il s’agit également de la station de dessalement d’eau à Saidia, un projet qui a comme objectif de répondre au besoin en eau potable et d’irrigation des villes de Saidia, Driouch, Nador et de Berkane.
Par ailleurs, la gestion des nappes phréatiques connaît à son tour des défaillances. Selon les données exposées par Baraka, 34 nappes nécessitent des contrats de gestion au niveau de plusieurs régions. Parmi celles-ci, seules trois nappes, à savoir celles de Souss-Massa, d’Al Haouz-Mejjat et de Berrchid, ont fait l’objet de contrats de gestion.
Un plan d’urgence pour la gestion de l’eau potable
Dans le cadre du plan visant à faire face au stress hydrique, un nombre de conventions a été mis en place pour l’implémentation de mesures d’urgence afin de garantir l’approvisionnement en eau potable. Une enveloppe de 2 MMDH a ainsi été consacrée au déploiement de ces mesures au niveau des bassins de Moulouya, d’Oum Errabia et de Tensift, a fait valoir Baraka.
En parallèle, un plan complémentaire sera lancé dans les régions dont les autres plans n’ont pas tenu compte. Ce plan sera déployé au niveau de 820 centres ruraux et plus de 18.000 douars, a affirmé le ministre. Dans ce cadre, des projets avec un investissement à hauteur de 2 MMDH seront lancés dès 2022 afin de fournir l’eau potable aux populations de 50 centres ruraux et 1.970 douars.
Un autre plan d’urgence complémentaire est également prévu, au cas où le déficit pluviométrique persiste. Pour la mise en place de ce plan, une enveloppe additionnelle de 1.153 millions de dirhams a été consacrée afin de garantir l’approvisionnement en eau potable dans les régions rurales les plus menacées.
La stratégie hydrique nationale prévoit également la réalisation de petits barrages et de barrages collinaires, un projet pour lequel un montant de 173 millions de dirhams sera mobilisé. En outre, le plan annoncé par Baraka consiste en la location et l’achat de camions-citernes, deux mesures qui nécessiteront des budgets respectifs de 249 MDH et de 236 MDH.
Pour complémenter ce plan, 240 MDH seront investis pour la mise en place de stations itinérantes de dessalement de l’eau de mer et 67 autres seront affectés à la réalisation de travaux et l’achat des équipements pour alimenter la région de Drâa-Tafilalet en eau potable.
De plus, une enveloppe de 38 MDH permettra de financer le programme Al Ghait, alors que 150 MDH seront mobilisés pour lutter contre le chômage dans le monde rural.
Enfin, ladite stratégie prévoit l’activation des commissions préfectorales et provinciales prévues par l’article 89 de la loi 36-15 relative à l’eau, et ce en raison de la situation hydrique critique au niveau de la majorité des bassins hydraulique du Royaume.
Ces commissions préfectorales devraient assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre des actions nécessaires à une gestion rationnelle des ressources en eau disponibles pour la préservation de la ressource et afin de garantir l’approvisionnement en eau potable dans des conditions satisfaisantes.
À ce niveau est prévue une batterie de mesures complémentaires, telles que le lancement de campagnes de sensibilisation à la protection des ressources en eau et à la rationalisation de la consommation ainsi que l’application des restrictions sur les débits d’eau distribués aux usagers. L’objectif étant de rationaliser l’usage de l’eau et en limiter le gaspillage.
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