Lifestyle
"The Penguin": succès confirmé pour le spin-off de "The Batman" sur HBO
08/11/2024 - 23:31
Mohammed FizaziLa mini-série "The Penguin", diffusée sur HBO, s'est distinguée avec une note de 94 % sur Rotten Tomatoes. Spin-off (série dérivée) du film "The Batman" (2022), elle s’éloigne des codes classiques des adaptations de comics pour offrir une plongée brute et violente dans les bas-fonds de Gotham, avec Colin Farrell acclamé pour son rôle magistral et troublant.
Développée par Lauren LeFranc et produite par DC Studios et Warner Bros., The Penguin explore l’ascension de Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, l'un des antagonistes les plus emblématiques de l'univers de "Batman" dans le monde du crime de Gotham City, une ville sans super-héros et gangrenée par la corruption. Colin Farrell, déjà acclamé pour sa transformation en Pingouin dans "The Batman", reprend ici ce personnage devenu un anti-héros tragique et ambitieux, cherchant à combler le vide laissé par la mort du chef mafieux Carmine Falcone.
Les critiques sont unanimes sur l’interprétation de Colin Farrell. Transformé par des prothèses qui le rendent méconnaissable, l’acteur propose un Oswald Cobblepot complexe, un personnage aussi pathétique qu’impitoyable. Son obsession de la survie et du pouvoir, doublée d’une vulnérabilité humaine lorsqu’il est confronté à sa mère ou aux mépris de ses pairs, a été saluée pour son réalisme et sa profondeur psychologique. Farrell insuffle au Pingouin une intensité qui oscille entre le tragique et le grotesque, et donne au spectateur l'impression d’assister à une performance de gangsters digne des grands classiques du cinéma criminel.
Mais c'est surtout Cristin Milioti, dans le rôle de Sofia Falcone, fille instable et vengeresse de Carmine Falcone, qui capte l’attention. Sa présence menaçante, exprimée à travers des gestes subtils et des regards glaçants, introduit un élément de tension imprévisible dans chaque scène. Les critiques soulignent que l'alchimie entre Farrell et Milioti est un point fort de la série, leurs confrontations étant parmi les moments les plus mémorables.
Sous la direction de Craig Zobel (Mare of Easttown), The Penguin réussit à établir une atmosphère lugubre et oppressante, fidèle à l’esthétique gothique de The Batman. La ville de Gotham est présentée comme un lieu constamment plongé dans l’ombre, où la pluie et le chaos permanent accentuent la désolation. Cette approche visuelle, inspirée de films noirs, rappelle davantage des œuvres telles que Les Soprano ou Le Parrain que l’univers traditionnel des super-héros, un choix audacieux qui a été largement salué.
Les critiques ont aussi noté que la série, bien qu’ancrée dans l’univers de DC Comics, parvient à se démarquer et à exister de manière indépendante. Les personnages secondaires, comme Victor Aguilar (Rhenzy Feliz), jeune recrue entraînée malgré elle dans les manigances du Pingouin, ajoutent des dimensions psychologiques sans nécessiter de connaissance préalable de l'univers Batman, rendant l'intrigue accessible à un public plus large.
Malgré ses points forts, The Penguin n’a pas échappé à certaines critiques négative. Certains reprochent à la série un rythme lent et une atmosphère excessivement sombre qui peut parfois sembler pesante. Si le traitement réaliste et sans concession de Gotham est perçu comme un atout, il frôle parfois, selon les critiques négatives, la morosité et la monotonie, ce qui peut décourager les spectateurs à la recherche d'une intrigue plus dynamique. Mike Hall de "The New York Times" souligne notamment que l’absence d’un quelconque espoir ou d’un protagoniste héroïque peut rendre l’expérience oppressante, au point que certaines scènes s’enlisent dans une noirceur qui frôle le décourageant.
Certains critiques ont également noté une longueur excessive dans les épisodes, créant une sensation de "bloat" (surcharge narrative). Les arcs secondaires et les scènes de développement de personnages, bien que soignés, allongent inutilement certains moments, affaiblissant le rythme général de la série. Cette lenteur et cette gravité, conjuguées à un ton morose omniprésent, rendent l'expérience parfois épuisante pour les spectateurs qui espéraient davantage d'action ou de rebondissements.
Malgré ces critiques, la mini-série reste généralement acclamée aussi bien par la critique que par le grand public, qui lui a octroyé une note de 8.8 sur 10 sur la plateforme de référence IMDB. Loin des adaptations plus légères ou stylisées de l'univers Batman, cette mini-série choisit une approche plus terre-à-terre, transformant le Pingouin en figure tragique et fascinante, entourée de personnages complexes dans une Gotham brutale et impitoyable. Bien que certaines critiques pointent un manque de légèreté et de dynamisme, la série réussit à offrir une relecture profonde et inédite d'un univers pourtant bien exploré, mettant en lumière les talents de Colin Farrell et Cristin Milioti.
"The Penguin" compte actuellement 7 épisode, le 8e et dernier épisode sortira le dimanche 10 novembre.
Articles en relations
Lifestyle
Lifestyle
Lifestyle
Lifestyle