Tik Tok, les parents sonnent le tocsin!

En France, 7 familles ont assigné TikTok devant le tribunal judiciaire de Créteil. Cette histoire dont bruissent depuis plusieurs heures les journaux et les sites d’information rappelle les nombreuses accusations dont fait face l’application chinoise.

Tik Tok, un danger public?

Réunies en collectif appelé Algos Victima, 7 familles françaises ont porté plainte contre TikTok pour avoir exposé leurs enfants à des contenus dangereux.

Des contenus qui ont poussé deux adolescentes à mettre fin à leurs jours à l’âge de 15 ans. Quatre des sept adolescentes ont tenté de mettre fin à leurs jours, et une dernière a souffert des problèmes d’anorexie.

Les parents de Charlize qui a mis fin à sa vie expliquent que leur fille qui était sujet au harcèlement, se réfugiait sur TikTok pour chercher des contenus liés à son mal être, "Tiktok, l’image que j’en avais, c’était des vidéos de danse, ou des tutos de maquillage, mais à aucun moment je me suis dit qu’il allait y avoir des vidéos qui allaient expliquer comment démonter une lame sur un taille-crayon pour se faire des scarifications", explique le père de la victime aux médias français.

Et d’ajouter "L'algorithme a capté le style de ses recherches, et lui a proposé d’autres contenus, qui ont été de pire en pire, sur la dépression, ou encore les scarifications. TikTok a amplifié son malaise, à force de l’abreuver de contenus que les ados de son âge ne devraient jamais voir."

Les parents de Marie, la 2e fille qui a mis fin à sa vie ont déposé plainte en septembre 2023 contre TikTok pour "provocation du suicide", "non-assistance à une personne en péril" et "propagande ou publicité des moyens pour se donner la mort".

Une première en Europe mais pas dans le monde

Considéré comme une première en Europe, l’initiative du collectif Algos Victima a pour but de faire "reconnaître la responsabilité du réseau social dans la dégradation de l’état de santé mentale et physique de ces enfants".

Le collectif veut "faire reconnaître la responsabilité de TikTok dans la dégradation de l'état de santé mentale et physique de leurs enfants. Elles estiment que le réseau social a commis une faute grave en ne modérant pas les contenus en lien avec le suicide, l'automutilation ou les troubles alimentaires. Alors que dans sa charte, l’application s'engage à proposer un environnement sûr et bienveillant et à fournir aux adolescents et aux familles des outils et des ressources pour aider chacun dans son parcours de bien-être numérique", a expliqué l’avocat des familles.

Avec cette procédure, le collectif a pour objectif de "pousser le réseau social à mieux gérer son algorithme afin d’éviter qu’il n’abreuve les adolescents de contenu dangereux alors qu’ils sont fragiles".

Si cette action est la première du genre en Europe, en aout dernier, le ministère américain de la justice a porté plainte contre Tiktok l’accusant de violation généralisée des lois de la protection de la vie privée des enfants.

D'ailleurs, plusieurs enfants et adolescents ont perdu la vie en participant à des défis mortels sur la plateforme.

Utilisé par 1,2 milliard personnes dans le monde, TikTok fait l’objet de plusieurs enquêtes réalisées par des spécialistes et des organisations internationales qui tirent la sonnette d’alarme sur les nombreux dangers de l’application.

Au Maroc, plus de 12,5 millions de personnes utilisent l’application. Si aucun cas de suicide n’a été signalé en relation directe avec la plateforme, les psychologues et pédopsychiatres ne cessent de souligner les risques sur la santé mentale de l’application sur les enfants et les adolescents.

La question s’est même invitée à plusieurs reprises au parlement où plusieurs députés ont mis en garde contre les contenus jugés "inadaptés" et "néfastes".