Economie
US-Africa Business Summit: l'avenir des investissements et du commerce s'invite au débat
23/07/2022 - 16:49
Mohamed Berrada«L’avenir du commerce et des investissements entre les Etats Unis et l’Afrique» a été la thématique traitée lors d’une séance plénière organisée dans le sillage de la 14ème édition de l’US-Africa Business Summit 2022 qui se tient du 19 au 22 juillet à Marrakech sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI.
S’exprimant au départ des travaux de cette séance plénière, Wamkele Mene, secrétaire général de l’AFCFTA, a commencé par brièvement rappeler tout le rôle que joue le commerce international en tant qu’accélérateur de la mobilisation, mais aussi pour le déploiement de capitaux privés en Afrique. Il a par la suite brossé un tableau très positif sur la situation du commerce international dans le continent: «Il existe plusieurs signaux qui montrent que le commerce international sera amené à connaître un développement fulgurant dans les prochaines années en Afrique. Aujourd’hui, des pays comme le Maroc ont déjà pu asseoir une véritable chaîne de valeur dans certains secteurs comme celui de l’automobile par exemple. Le continent africain peut se targuer de posséder des capacités incroyables qui lui permettent de fortement doper ses exportations, il suffit d’y croire et de se donner tous les moyens pour y parvenir», a-t-il rappelé.
"Beaucoup de pays n'ont pas encore fait leurs devoirs"
"Ambition, ambition, ambition!», tels furent les mots prononcés haut et fort par Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce. "Ce qu’il faut à l’Afrique c’est de l’ambition, mais aussi des talents qui ont envie de travailler. Avec ces deux ingrédients aucune limite n’est possible!", a-t-il déclaré sous les applaudissements d’une salle conquise.
De son côté, Arun Venkataraman, de l’US Departement of commerce, a souligné: «nous avons besoin d’apprendre à parler le même langage que celui de l’Afrique et de dépasser tous les stéréotypes susceptibles de faire passer ce continent comme étant à risques pour les affaires. En Afrique, beaucoup d’investisseurs étrangers se se sentent encore en proie face à un équilibre fragile qui semble subsister quelque part entre risque et agilité. La chose que l’on regrette c’est peut être l’absence d’une institution qui puisse conforter davantage l’investisseur dans le sens où ce sentiment de risque qu’il ressent n’est pas toujours justifié».
Pour sa part, Abdou Diop, partenaire de Mazar et membre du comité africain auprès de la CGEM, est revenu sur la loi américaine «African Growth Opportunities Act» (AGOA) qui fut votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du Président Bill Clinton. Cette loi permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter vers le marché américain sans droit de douanes. L’AGOA, concrétisation des aspirations des États-Unis et de l’Afrique subsaharienne, est créatrice d’importantes opportunités pour les pays remplissant les conditions et est susceptible de changer fondamentalement la structure des économies bénéficiaires.
"En Afrique, j’ai l’impression que beaucoup de pays n’ont pas encore fait leurs devoirs! L’AGOA démontre que plusieurs pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas encore développé suffisamment de capacités pour commencer à produire et exporter de manière qualitative et quantitative vers des marchés comme les Etats Unis. A ce titre, l’exemple du Maroc est très significatif. Ce pays qui n’est pas signataire de l’AGOA, a réussi à mettre en place les bases nécessaires qui lui permettent de renforcer son commerce international, mais aussi d’être compétitif et de permettre à ses produits d’accéder plus facilement à d’autres marchés", a-t-il révélé.
Pour le Dr Witney Schneidman, directeur Africa practice – Convington, c’est l’investissement qui court derrière le commerce et non le contraire. "Si l’on vend plus, alors il est naturel que l’on investisse plus. C’est à l’Afrique de travailler à rendre ses produits encore plus attrayants pour pouvoir les exporter et les commercialiser sereinement aux Etats Unis; c’est à ce prix qu’elle parviendra à créer un cercle vertueux au sein duquel tout le monde trouvera son compte, aussi bien le citoyen africain qu’américain", a-t-il indiqué.
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