Economie
Vacances estivales: les hôtels vont-ils augmenter leurs prix?
22/05/2022 - 12:17
Khaoula BenhaddouLes professionnels du secteur touristique se frottent les mains à l’approche de la saison estivale. En plus des touristes étrangers, les hôteliers attendent le mois d’août pour accueillir des touristes marocains désireux de passer les vacances au Maroc. Il s'agit d'une aubaine pour booster ce secteur ayant subi d'énormes pertes à cause de la crise sanitaire de la Covid-19. "Nous attendons le mois d’août avec impatience. On s’attend à une affluence plus importante que les années précédentes", précise Ahmed, gérant d'un hôtel 3 étoiles à Marrakech. Mais cette forte "affluence" ne risque-t-elle pas d'avoir des répercussions sur les tarifs des hôtels ? Cela est possible, commentent les professionnels du secteur.
"Certains hôtels travaillent trois mois par an. Cette année, ils seront obligés de réduire cette durée vu que les vacances scolaires auront lieu uniquement durant le mois d’août. Ceci devrait forcément avoir une répercussion sur les tarifs surtout dans les destinations balnéaires", explique Mounia, hôtelière à Fnideq.
Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière n’écarte pas un rush durant le mois d’août. "Toutes les familles vont se diriger massivement vers les destinations balnéaires comme Tanger, Saaidia et Agadir. Il y aura certainement une surcapacité et une surdemande durant cette période". Cela va de soi : les tarifs des hôtels seront revus à la hausse !
"Quand la demande est forte, les tarifs sont souvent revus à la hausse. C’est pour cela qu’on demande souvent la régionalisation des vacances pour faire face à ce phénomène. Quand toutes les familles marocaines décident de partir durant le mois d’août au Nord, les hôtels sont souvent surbookés, la qualité n’est pas souvent la même et les prix s’envolent", souligne Zelmat.
Cette flambée semble être le résultat du mode de consommation des Marocains. C'est en tout cas ce que confirme le président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière. "Contrairement aux Européens, le consommateur marocain ne réserve pas ses vacances en avance ce qui gonfle souvent la facture. Certains consommateurs hésitent jusqu'à la dernière minute sur le choix de sa destination, alors que quand on réserve plusieurs mois à l’avance le prix est très avantageux", argue le professionnel du secteur touristique. Il précise aussi que le tarif de la nuitée est "encore plus attractif" si le client passe par une agence de voyages.
La solution serait, selon notre interlocuteur, de décaler les vacances pour éviter les ruées massives vers les destinations balnéaires. "Pour profiter tranquillement des vacances, on peut opter, par exemple, pour le mois de septembre. Durant ce mois, l'air est plus frais, la plage plus propre et les tarifs sont moins chers", explique Zelmat. Pour lui, il est aussi intéressant de faire "un détour" pour passer les vacances dans d'autres destinations touristiques nationales, loin des destinations classiques. L'objectif est double : découvrir de nouveaux espaces touristiques et permettre aux divers opérateurs touristiques de sortir la tête de l'eau.
Articles en relations
Société
Economie
Société
Economie