Société
Variole du singe: le plan national de riposte et de surveillance mis à jour
10/08/2022 - 12:56
Mohammed FizaziLa variole du singe est connue depuis plusieurs décennies dans une dizaine de pays africains. Mais l'épidémie actuelle présente de nombreuses particularités, dont la première est le profil des malades. Selon les dernières études, il s'agit principalement d'hommes adultes et entretenant des rapports homosexuels, par contraste avec ce qui était observé en Afrique, où la maladie frappe notamment beaucoup d'enfants.
Une maladie sexuellement transmissible
Trois études, publiées dans les principales revues médicales de référence --le British Medical Journal (BMJ), le Lancet et le New England Journal of Medicine (NEJM)--, ont dressé un tableau clinique de l'épidémie actuelle, même s'il ne s'agit que de travaux précoces et réalisés à partir de quelques centaines de cas. Elles confirment que la maladie touche essentiellement les hommes ayant des relations homosexuelles. Dans chaque étude, ils représentent presque la totalité des patients. La prédominance de ce profil n'est pas une surprise car, largement documentée par de premières observations, elle a largement orienté les préconisations des autorités sanitaires.
"Notre travail appuie l'idée qu'un contact corporel pendant l'activité sexuelle constitue le mécanisme dominant de transmission de la variole du singe" dans l'épidémie actuelle, indique l'étude du Lancet, réalisée dans plusieurs hôpitaux espagnols. Cette conclusion se base notamment sur le fait que la charge virale était bien plus élevée dans les lésions cutanées des patients que dans leur appareil respiratoire. L'observation semble donc battre en brèche l'idée, avancée par certains chercheurs, que la transmission par voie aérienne jouerait également un rôle important dans les contaminations.
Le ministère de la santé met à jour son plan de riposte
C’est à la lumière des dernières découvertes que le ministère de la Santé et de la protection sociale a décidé de mettre à jour son plan national de surveillance et de riposte à la variole du singe. "Compte tenu de l’évolution de la situation épidémiologique au niveau international, et l’avancement des connaissances sur les caractéristiques épidémiologiques relatives à cet épisode épidémique, inhabituel en dehors de son environnement endémique, le ministère de la Santé et de la protection sociale procède à une deuxième mise à jour du plan de veille et et de riposte au Monkeypox", indique une circulaire du ministère.
La mise à jour concerne la définition de cas, la notification et circuit des données, et la prise en charge des cas. L’objectif du plan de veille est de détecter précocement tout cas importé, limiter la propagation de cette maladie sur le territoire national et assurer une prise en charge adéquate des cas contacts.
Ainsi, la mise à jour du ministère définit les cas probable comme étant toute personne présentant une éruption cutanée vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, accompagnée ou précédée d’une fièvre égale ou dépassant 30°. Il s’agit également des personnes ayant eu un contact avec des cas confirmés lors des 21 jours précédant l’apparition des symptômes.
Les cas probables incluent également les personnes ayant visité, dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes, un pays ayant enregistré des cas de Monkeypox, ou connaissant une transmission interhumaine du virus. A ceux-ci s’ajoutent les hommes ayant eu des rapports sexuels avec un homme dans les 21 jours précédant l’apparition des symptômes, ainsi que toute personnes ayant des partenaires sexuels multiples, et d’autres. Pour sa part, le cas confirmé est tout cas probable chez qui l’infection par le Monkeypox a été confirmée par technique moléculaire au laboratoire.
Le ministère ajoute que tout cas probable doit faire l’objet d’une déclaration immédiate auprès de l’autorité sanitaire provinciale/préfectorale, dont dépend le médecin ayant évoqué le diagnostic. L’autorité sanitaire doit veiller à la définition de cas avec l’appui de l’équipe du CROUSP dont elle relève. Dans le cas des CHU, la validation doit être effectuée par une équipe spécialisée désignée par le directeur du CHU.
Le diagnostic moléculaire par RT-PCR doit se faire au niveau des laboratoires régionaux, et au sein des laboratoires des CHU, qui disposent de réactifs pour la détection du virus. Le ministère indique que toutes les régions du royaume disposent d’au moins un laboratoire opérationnel prêt à analyser des échantillons pour la détection du Monkeypox.
En ce qui concerne le traitement, le ministère recommande d’abord que les patients maintiennent une bonne nutrition et une bonne hydratation, ainsi que des traitements antipyrétiques et antalgiques: paracétamol ou tramadol. Le ministère conseille également des soins locaux contre les différentes lésions, ainsi que des suppléments de vitamine A, et des traitements antihistaminiques, antiémétiques, IPP et autres selon les signes cliniques. L’antibiothérapie ne sera indiquée qu’en cas de surinfection, signale le document.
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