Vers une nouvelle ère de gouvernance financière: le Maroc et la France en dialogue à Rabat

Présente lors de la séance inaugurale, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a souligné la nécessité d’un équilibre entre décentralisation, déconcentration et coordination nationale pour optimiser l’utilisation des ressources budgétaires en fonction des priorités du pays. Elle a également rappelé l'importance du contrôle parlementaire renforcé depuis 2015, grâce à la Loi Organique des Finances, pour une meilleure transparence des finances publiques.

Deux panels rythment le colloque : le premier examine la fragilité actuelle des modèles de gouvernance financière, et le second explore les pistes pour une restructuration effective. Le Trésorier Général du Maroc, Noureddine Bensouda, a plaidé pour une gouvernance cohérente et efficace, intégrant une gestion optimale des dépenses publiques pour limiter le recours à l'emprunt et favoriser l’investissement. Selon lui, une meilleure allocation des ressources et un recouvrement fiscal renforcé sont essentiels à cette évolution.

L’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a quant à lui mis en avant la coopération fiscale bilatérale, indispensable pour renforcer la transparence et l'attractivité économique, tout en facilitant l’intégration économique euro-africaine.

Par ailleurs, le président du Conseil économique, social et environnemental, Ahmed Reda Chami, a insisté sur les bénéfices d’une gouvernance renforcée, notamment en matière d’attractivité pour les investisseurs, de stabilité économique et de cohésion sociale. Il a aussi plaidé pour l’intégration de l’intelligence artificielle dans la gestion financière, ainsi que pour une coopération internationale accrue pour faire face aux défis globaux.

Enfin, Michel Bouvier, président de FONDAFIP, a évoqué les profondes mutations des systèmes financiers publics observées au cours des 45 dernières années, une transformation qui redéfinit la relation entre État et société.

Ce colloque, placé sous le signe de la réforme et de la coopération, entend poser les bases d’un modèle de gouvernance financière plus résilient et plus adaptable aux défis contemporains, qu’ils soient d’ordre économique, climatique ou social.