Société
Augmentation du coût de la vie étudiante en France: Quid des étudiants marocains?
25/08/2023 - 21:28
Aya LankaouiL'UNEF a récemment publié une enquête portant sur le coût de la vie étudiante, mettant en lumière une augmentation prévue des dépenses pour la prochaine rentrée universitaire.
Pour l'année 2023, le coût de la vie étudiante connaîtra une hausse de 6,47%, engendrant une augmentation annuelle de 594,76 euros et de 49,56 euros par mois pour les frais restants à la charge des étudiants, rapporte l’enquête de l’UNEF.
Selon la même source, cette inflation du coût de la vie étudiante est principalement due à une forte augmentation de certaines catégories de dépenses, notamment une hausse de 14,3% pour l'alimentation et de 10,1% pour l'électricité.
L'inflation explose sur l'alimentation et l'énergie, les transports en commun sont en forte hausse. Les étudiant·e·s en paient le prix fort. Aujourd'hui, c'est prêt d' 1 étudiant·e sur 2 qui sautent un repas régulièrement. Pourtant, @Renaissance a refuser le #repasa1europourtous pic.twitter.com/8C6Cyqm85n
— UNEF (@UNEF) August 14, 2023
En ce qui concerne les tarifs de location, l'année 2023 enregistre une moyenne nationale de 570,69 euros pour les logements privés, contre 561,07 euros en 2022, soit une augmentation de 1,72%.
Il est important de noter que le coût du logement demeure nettement plus élevé en région parisienne qu'ailleurs en France. La moyenne des loyers y est de 820,04 euros, en hausse de 2,01% sur un an, tandis qu'en dehors de la région parisienne, le loyer moyen s'élève à 490,97 euros, affichant une hausse de 1,56%.
En prenant en compte toutes ces augmentations, il convient également de souligner que les étudiants étrangers se trouvent de facto exclus du système de bourses sur critères sociaux en raison de leur nationalité, malgré leur statut parmi les étudiants les plus vulnérables.
Contactée par SNRTnews, Farah El Khalil, âgée de 23ans, une jeune étudiante marocaine en énergie solaire à l'Université de Perpignan, témoigne. "je débourse déjà 400 euros uniquement pour le logement à Perpignan".
Un autre témoignage provient de Khaoula Ouaâr, âgée de 22 ans, étudiante marocaine en première année de master en informatique à l'Université de Metz. Ouaâr mentionne qu'elle paie 69 euros pour le loyer euros grâce à l'aide des caisses d'Allocations familiales (CAF).
Cependant, elle observe une augmentation des coûts liés à la vie étudiante en France, notant des hausses dans les dépenses alimentaires et l'abonnement de transport. "Auparavant, je dépensais 75,2 euros par mois pour un abonnement mensuel de transport, mais maintenant nous sommes surpris par une augmentation des frais, portant le coût à 84,10 euros", ajoute-t-elle.
Pour sa part, Ibtissam Elbrrah, âgée de 24ans, une étudiante marocaine en deuxième année de master en contrôle de gestion et finance d’entreprise à l’Université Sorbonne Paris nord, souligne que le coût du loyer varie en fonction de la ville.
"En banlieue parisienne, je déboursais 450 euros pour le loyer. Ensuite, j'ai déménagé et ai dû payer 660 euros, ce que j'ai trouvé excessivement cher. Puis, j'ai encore déménagé à Nancy, où le loyer s'élève à 450 euros".
Concernant le coût élevé de la vie étudiante, Elbrrah indique avoir remarqué cette tendance depuis la fin de 2019, notamment dans les courses, les produits alimentaires et les frais de transport. Elle précise également que le loyer a connu une augmentation significative dans certaines villes.
À la lumière de ces témoignages, il est manifeste que le loyer constitue un véritable défi pour les étudiants marocains en France, sans même mentionner les frais d’inscription.
La précarité financière est donc plus prononcée chez les étudiants étrangers en France. Le gouvernement contribue lui-même à cette situation avec un plan ironiquement intitulé "Bienvenue en France", entraînant une multiplication par 16 des frais d'inscription à l'université, passant de 170 euros à 2770 euros pour une année de licence et de 270 euros à 3770 euros pour un master.
Pour rappel, la situation financière de ces étudiants ne leur permet guère de faire face à de tels frais. En effet, les visas étudiants ne permettent de travailler que 60% de la durée légale, une limite qui descend à 50% pour les étudiants étrangers.
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