Economie
Banque mondiale: le Maroc peut devenir un exportateur d'énergie
03/11/2022 - 22:05
Khaoula BenhaddouLes émissions de gaz à effet de serre au Maroc ont doublé entre 2000 et 2019 en passant de 44.6 à 91.2 mégatonnes d’équivalent CO2. Malgré cela, elles ne représentent que 0,2% des émissions mondiales. Mieux encore l’intensité carbone de l’économie marocaine est actuellement inférieure de 9,2% à celle de la planète et de 30 % à celle de la région MENA
Selon le nouveau rapport de la banque mondiale, "le Maroc suit une tendance de découplage relatif selon laquelle le PIB réel augmente plus rapidement que les émissions de GES, ce qui laisse supposer que l’intensité carbone du PIB a commencé à diminuer".
Décarbonation du secteur de l'électricité
En 2018, le secteur de l'énergie était responsable de 65,1% des émissions brutes totales de GES, devant l’agriculture (22,1%), les processus industriels (6%) et la gestion des déchets (5,4%). Les émissions liées à l’énergie proviennent en premier lieu du secteur de l’électricité (36,1 %), puis du secteur des transports (29 %).
Pour faire face à cela, le Maroc, comme dans de nombreux autres pays, a privilégié la décarbonation du secteur de l’électricité. Ainsi, plusieurs projets phares d’énergie solaire et éolienne ont été mis en œuvre pour exploiter l’important potentiel d’énergies renouvelables du pays, portant la part des énergies renouvelables à environ 20% des sources d’énergie utilisées par la production d’électricité en 2021, ce qui a valu au Maroc la réputation de nouveau «champion du climat».
53 milliards de dollars est le coût de la décarbonation
Afin de décarboner l’économie à l’horizon 2050, le rapport de la Banque mondiale met l’accent sur la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et le déploiement massif de l’énergie solaire et éolienne.
Selon ses projections, plus de 85% de l’électricité pourrait être produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2050, contre 20 % en 2021.
Avec, à la clé, la création d’au moins 28.000 emplois nets par an (soit 140.000 emplois en cinq ans) dans les seuls secteurs du renouvelable et de l’efficacité énergétique. Les gains sur le front de l’emploi pourraient même être supérieurs en tenant compte du développement de l’hydrogène vert, de la mobilité électrique ou d’autres investissements industriels verts.
Le rapport évalue à environ 53 milliards de dollars le coût de la décarbonation au cours des trois prochaines décennies, sachant que ces investissements seront en grande partie pris en charge par le secteur privé, sous réserve de la mise en œuvre de politiques sectorielles adaptées.
L’impact économique net serait cependant positif: réduction des importations de combustibles fossiles et d’ammoniac, sécurité énergétique accrue, diminution de la pollution atmosphérique et moindre vulnérabilité aux chocs internationaux sur les prix des hydrocarbures.
La décarbonation pourrait permettre au Maroc de devenir un exportateur net d’énergie verte et d’hydrogène vert et de faire du royaume un pôle d’investissements et d’exportations industriels verts, notamment vers l’Union européenne.
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