Economie
Banque mondiale: les remises migratoires vers le Maghreb ont fait un bond de 15,2%
18/11/2021 - 17:00
Imane BenichouLes envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient avoir augmenté d’environ 9,7% en 2021 pour atteindre 62 milliards de dollars, annonce la Banque mondiale. Les envois de fonds vers le Maghreb, notamment le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ont fait un bond de 15,2 %.
Dans une note d’information sur les migrations et le développement, publiée mercredi 17 novembre 2021, la Banque mondiale explique ce phénomène par le retour à la croissance dans les pays d’accueil de l’Union européenne, notamment la France et l’Espagne, et à la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a eu un impact positif sur les pays du CCG. Cette hausse est due aussi à la forte progression des flux entrants vers l’Égypte, 12,6 %, soit 33 milliards de dollars et vers le Maroc, 25 %, soit 9,3 milliards de dollars. "Les migrations de retour et de transit jouant – respectivement – un rôle important dans ces résultats favorables", explique-t-on encore.
En revanche, les flux se sont ralentis dans plusieurs pays de la région MENA en 2021 : Jordanie (-6,9 %), Djibouti (-14,8 %) et Liban (-0,3 %).
Pour les pays en développement de la région MENA, les transferts d’argent constituent depuis longtemps la principale source de ressources extérieures, devant l’APD, l’IDE et les flux de placement et d’endettement. Les perspectives pour 2022 sont celles d’une progression plus lente de 3,6 %, en raison des risques liés à la Covid-19, souligne la BM.
Une augmentation de 7,3%
De manière générale, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient connaître une forte augmentation de 7,3 % et s’élever à 589 milliards de dollars en 2021, un rebond "supérieur aux prévisions antérieures". "Il confirme à la robustesse des flux déjà observée en 2020, quand les remises migratoires n’ont baissé que de 1,7 % en dépit de la grave récession mondiale provoquée par pandémie de la Covid-19", rappelle la Banque mondiale dans sa note d’information.
"Les remises migratoires ont largement complété les programmes gouvernementaux de transferts monétaires pour aider les familles souffrant de précarité économique pendant la crise de la Covid-19. Faciliter ces envois de fonds pour soulager les budgets des ménages mis à rude épreuve devrait être un élément clé des politiques nationales visant à soutenir un redressement global après la pandémie", fait observer Michal Rutkowski, directeur mondial Protection sociale et emploi à la Banque mondiale, cité par la même source.
Pour sa part, Dilip Ratha, auteur principal de la note et directeur du programme KNOMAD, souligne que "l’impact immédiat de la crise sur les remises migratoires a été très important et le rebond étonnant des flux d’envois de fonds est une bonne nouvelle". Et de préciser que "pour que les fonds continuent de circuler, en particulier par les canaux numériques, il est essentiel de permettre aux migrants et aux opérateurs de transferts de fonds d’accéder à des comptes bancaires. Les réponses politiques doivent également continuer à faire une place aux migrants, notamment dans les domaines de l’accès aux vaccins et de la protection contre les défauts de paiement".
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