Economie
Benmoussa à la CGEM : "Nous sommes en situation de crise de confiance"
03/06/2021 - 15:24
Imane BenichouChakib Benmoussa, le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a déclaré que le Nouveau modèle de développement (NMD), dorénavant baptisé "Libérer les énergies, restaurer la confiance pour accélérer le rythme du progrès et de la prospérité pour tous", a mis l’accent sur des nœuds systémiques qui font que malgré les atouts disponibles aujourd’hui, "nous sommes dans cette situation de crise de confiance et d’un développement qui n’a pas le rythme attendu".
"Nous avons mis en avant quatre points qui nous paraissaient essentiels, et qui sont interconnectés", a expliqué Benmoussa, invité à une rencontre organisée, ce jeudi 03 juin, par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Ces quatre nœuds systémiques se manifestent dans le manque de cohérence et de convergence des stratégies et des programmes, les capacités limitées du secteur public, la lenteur de la transformation structurelle de l’économie et le sentiment d’imprévisibilité qui limite les initiatives.
Des atouts et des acquis
Il a souligné que le Maroc dispose pourtant d’atouts importants et a la chance d’être un pays où l’identité nationale est assez forte "du fait de notre histoire, de notre culture plurielle et de nos valeurs". La centralité de l’institution monarchique, la transition démocratique accélérée, le capital de stabilité et de sécurité, l’image positive et crédible auprès des partenaires étrangers et au sein de la communauté internationale des investisseurs, sont tous des atouts qui "peuvent être un point d’appui".
Pour le président de la CSMD, ce qui semble ressortir de manière très forte "au-delà des acquis qui sont les nôtres", c’est une crise de confiance généralisée des citoyens, des acteurs économiques et politiques et des responsables. Cette situation "détermine l’attentisme et le mobilisme et la projection sur l’avenir devient plus compliquée".
Benmoussa a ainsi expliqué qu’"il ne s’agit pas simplement d’un état d’âme, mais tout cela a des implications réelles", qui se traduisent notamment par un rythme d’investissement moins élevé, une capacité à retenir des talents plus faible, et par le développement de l’informel.
"Nous avons fait constat d’une fracture sociale et territoriale, confortée par les chiffres, indicateurs et données. Il faut en tenir compte parce qu’elle peut atteindre une situation ou les corrections deviennent absolument nécessaires", a-t-il encore annoncé.
L’invité de la CGEM a en outre précisé que le développement est une question de temps. "Ce n’est pas la même chose si nous réalisons nos objectifs, nos transformations, nos réformes en un an ou si nous les réalisons en 10 ans. C’est cette capacité de gérer en même temps le cap et à gérer un rythme qui est essentiel", a-t-il fait avancer.
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