Société
Comment combattre le cyberhacèlement ?
17/02/2021 - 15:51
Malak Boukhari
Moqueries, menaces, propos haineux, usurpation d’identité, propagation de rumeurs, insultes…, le cyber-harcèlement est de plus en plus répandu dans la société marocaine. La loi protège-t-il réellement les victimes ?
Le cyber-harcèlement n’est pas sans conséquences sur l’état psychologique des personnes qui en sont victimes, causant parfois des séquelles à vie. Le harcèlement en ligne a même pris une ampleur inquiétante ces dernières années. Il suffit désormais de créer un groupe sur messagerie instantanée (WhatsApp) ou sur un réseau social comme Facebook pour lancer insultes ou fausses rumeurs sur une personne, le tout d'un seul clic.
Les plus fragiles ne savant pas vers qui se tourner, se contentent de prendre leur mal en patience. Or il existe au Maroc la loi 103-13 du 22 février 2018 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes qui prévoit aussi des sanctions pour les cyberharceleurs. «Nous connaissions déjà le harcèlement sexuel ou moral dans les lieux de travail, dans l’espace public commun, ce fléau est déjà très présent dans notre société. Aujourd’hui s’ajoute à cela le cyberharcèlement», constate Hatim Beggar, avocat au barreau de Kénitra
La loi 103-13
L'avocat souligne que : «Le harcèlement sur internet englobe des pratiques qui affaiblissent une personne psychiquement et moralement. Des actes qui ont des effets irréversibles sur sa santé mentale et son estime de soi. Le cyberharcèlement est désormais très explicitement régi par la loi 103-13 qui protège les femmes et les mineurs contre ce genre d'abus». A ce jour, il n’existe pas au Maroc un code spécifique à la réglementation du numérique. Toutefois, les textes de loi actuels considèrent le cyberharcèlement comme cybercrime. «Nous possédons des textes de loi éparpillés à la fois entre le code pénal et celui sur la presse et l’édition. La loi 103-13, elle, reste explicite sur la définition de ce crime, parce qu’aux yeux de loi, c’est bel et bien un crime» précise-t-il.
Mobilisation collective
En effet, les actes liés au cyberharcèlement finissent, d'une manière ou d'une autre, devant les tribunaux sur la base de ladite loi qui combat les violences faites aux femmes, particulièrement les crimes qui relèvent du harcèlement sexuel. «C’est une avancée très considérable. Et c'est le fruit d’un travail en profondeur de la société civile et des mouvements féministes qui luttent contre les violences de tous genres à l’égard des femmes» ajoute Hatim Beggar.
Les géants du web sont également appelés à s’acquitter de leurs responsabilités en matière de lutte contre le harcèlement sur le net notamment en renforçant leurs outils de modération de contenus. L’avocat explique également que vu «la complexité des outils cybernétiques et informatiques utilisés, et leur évolution rapide, il faut que les textes de loi soient fréquemment mis à jour, pour qu’ils soient plus à même de protéger les femmes et les mineurs qui sont les plus visés par ces comportements déviants».

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