Société
Compléments alimentaires: quand le vide juridique menace la santé des citoyens
20/02/2023 - 13:32
Aya Lankaoui (Stagiaire)Une tendance inquiétante marque de plus en plus la commercialisation des compléments alimentaires. Nombreuses sont actuellement les parfumeries, notamment à Casablanca, qui, dans une démarche d’élargissement de la variété des produits vendus, tout en répondant à une demande de plus en plus grandissante, exposent ces denrées, notamment, la vitamine C 1000mg, la vitamine D3, la vitamine E, la biotine, le zinc 50mg, le collagène et le calcium.
Cet acte soulève des questions importantes sur les risques sanitaires liés à la consommation de ces produits, ainsi que les dangers qu'ils peuvent présenter pour la santé.
Contacté par SNRTnews, le présidente du Syndicat des Pharmaciens Unis de Marrakech, Hanan Bakia, a précisé l’existence d’un vide juridique autour de la commercialisation de ces produits au Maroc. "La loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie date de très loin. Il n’existe pas de texte propre à ces produits, sauf que ces derniers doivent respecter le même circuit que celui des médicaments", indique-t-elle.
"Les gens doivent savoir que les produits vendus dans les parfumeries ou les épiceries, tels que les compléments alimentaires, dentifrices ou autre sont des produits conformes aux normes d’hygiène", a-t-elle poursuivi.
Dans le même ordre d’idée, la présidente affirme que seul l’officinal respecte lesdites normes. "Les officinaux ont l'obligation de respecter les lois en tant que profession réglementée, car ils sont tenus de se soumettre à un contrôle", conclut-elle.
Pour sa part le diététicien-nutritionniste, Nabil Ayachi, alerte sur la consommation excessive de ces substances. "Un complément alimentaire n’est pas une auto-prise, il doit être pris suite à un conseil d’un médecin traitant ou un diététicien-nutritionniste, et suivi par un programme alimentaire équilibré et adapté pour ne pas risquer des surdosages", insiste-t-il, avant d’ajouter: "le consommateur peut prendre le complément alimentaire pour une situation, alors que cela peut être dangereux pour une autre".
Selon lui, il est risqué pour un consommateur de prendre un complément alimentaire sans discernement. En effet, ce produit peut être bénéfique dans certaines situations, mais potentiellement dangereux dans d'autres. L'automédication peut entraîner de nombreux risques pour la santé du consommateur.
Bref, la commercialisation des compléments alimentaires présente un danger pour la santé des citoyens. Pour remédier à cette situation, il est impératif que les autorités concernées fassent preuve de bonne volonté. Pour le moment, le projet de loi relatif à la production, la commercialisation et l’importation de ces produits ainsi que les amendements proposés par les professionnels du secteur sont toujours sur la table du ministère de la Santé.
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