Economie
En 2021, le taux d’endettement public global se situerait à 95,6% du PIB
18/01/2021 - 12:51
Imane BenichouLa pandémie du Covid-19 aurait exacerbé des risques associés à une vague d’accumulation de la dette mondiale. Les niveaux d'endettement ont atteint "des sommets historiques", rapporte le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son rapport économique prévisionnel de 2021. L’économie mondiale a ainsi pu accroître une vulnérabilité aux tensions sur les marchés financiers.
Au niveau national et après "la plus dure" récession économique depuis plus de vingt ans, la forte pression exercée sur les finances publiques se serait traduite par une augmentation du niveau de la dette publique suite à la mobilisation du financement intérieur et extérieur, explique le rapport qui prévoit, toutefois, des marges que le Maroc peut éventuellement utiliser, en particulier la part relativement faible de l’endettement extérieur et la tendance baissière qu’a connu son coût au fils des années.
Maintien d’un taux élevé d’endettement en 2021
La part de la dette du trésor devrait connaître une hausse de près de 0,6 % du PIB pour atteindre 78,3% du PIB au lieu de 77,7% du PIB en 2020 et 64,9% en 2019, annonce le HCP.
En outre et en tenant compte de la dette extérieure garantie, le taux d’endettement public global devrait se situer à 95,6% du PIB après 94,6% en 2020.
En effet, l’année 2021 devrait être marquée par un retour progressif des recettes fiscales, prévoit le HCP qui tient compte de "l’amélioration attendue de l’activité économique et des différentes composantes de la demande".
La mobilisation des ressources financières sous forme d’emprunts internes et externes pour couvrir les besoins de financement de l’année 2021 devrait comprendre le paiement d’une partie des dépenses ordinaires, le financement des investissements ainsi que l’engagement de l’amortissement de la dette publique.
Quant aux dépenses courantes, elles devraient atteindre 21,5% du PIB, suite notamment à l’augmentation des dépenses de fonctionnement, aussi bien de la masse salariale que des biens et services.
Le déficit budgétaire devrait connaitre un allégement de près d‘un point pour atteindre 6,4% du PIB, après 7,4% estimé pour l'année 2020. Et ce, en tenant compte des dépenses d'investissements qui représenteraient 6% du PIB en 2021.
De nouveaux prêts non programmés
La crise sanitaire a engendré des effets négatifs sur les réserves en devises du pays. La dégradation des besoins de financement du Trésor aurait limité les marges de manœuvre de financement de l’économie nationale en 2020. Face à cette situation, le Maroc a eu un recours massif au marché financier international pour la mobilisation davantage de ressources auprès des bailleurs de fonds, souligne le rapport.
Après avoir eu recours à la Ligne de Précaution de Liquidité, la suppression du plafond des financements extérieurs aurait permis de mobiliser des prêts auprès des principaux prêteurs partenaires, au-delà de ceux qui étaient programmés avant la crise, notamment le prêt de couverture contre les risques auprès de la Banque Mondiale.
D’autres prêts auraient permis de mobiliser des ressources supplémentaires pour mener les interventions d’urgence et améliorer la résilience de l’économie nationale. En septembre 2020, le Maroc a émis un emprunt obligataire sur le marché financier international d’un milliard d’euros. Cette émission à l’international, qui vient après celle effectuée l’année dernière, et ce après une longue absence, depuis 2014, "n’aurait pas d’impact sur l’équilibre des finances publiques, et sur les réserves de change en raison du remboursement en octobre 2020 d’un montant équivalent", souligne le HCP.
Cette situation aurait, en effet, induit un reliquat du déficit à financer, ce qui aurait conduit le trésor à effectuer une autre sortie à travers l’émission en décembre 2020 d’un emprunt obligataire de 3 milliards de dollars.
Dans ce cadre, la dette extérieure du trésor aurait grimpé pour représenter 18,7% du PIB et 24% de l’encours global de la dette du trésor au lieu de 14,2% et 22,4% respectivement entre 2012 et 2019.
Cette structure de la dette du trésor demeure, toutefois, dominée par la dette intérieure (59,1% du PIB).
Ainsi, et compte tenu de l’effet d’une croissance économique négative et de la détérioration du déficit budgétaire, le ratio de l’endettement global du Trésor par rapport au PIB aurait atteint 77,7% en 2020, rebondissant de 12,8 points, après avoir baissé l'année dernière à 64,9% du PIB.
Tenant compte de la dette extérieure garantie, en légère augmentation, l’endettement public global se serait accru pour atteindre 94,6% du PIB en 2020, en augmentation de près de 14,2 points par rapport au ratio de 80,4% enregistré en 2019, précise-t-on.
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