Technologie
Facebook: le monde parallèle de Mark Zuckerberg
19/10/2021 - 09:30
Aïcha Debouza
Les projets ambitieux de Mark Zuckerberg sont de plus en plus grands. Facebook prévoit d’embaucher quelque 10.000 personnes d'ici cinq ans dans l'Union européenne (UE) pour travailler sur le "métavers". Et la firme américaine appelle même les gouvernements européens à y travailler avec elle.
Il semblerait que le livre de science-fiction "Le Samouraï Virtuel" de Neal Stephenson (1992) l’ait prédit. Il s’agit d’un monde parallèle numérique vanté depuis quelques temps par le fondateur et patron de l’entreprise californienne Facebook qui permettrait aux utilisateurs de mener une vie virtuelle qui ressemble très étroitement à ce que le livre avait raconté.
Certains considèrent l’idée comme une fiction qui devient réalité. D’autres par contre la voient comme une opportunité d’investissement en or. Le "métavers", contraction de méta-univers, d’où l’appellation en anglais "metaverse", est une sorte de doublure numérique du monde physique, accessible via internet.
Les faits se passeront dans un monde en ligne où seront menées les activités des utilisateurs. Ils pourront interagir dans des espaces virtuels partagés sans même devoir bouger de leur place. Le géant américain des réseaux sociaux a fait son annonce de recruter encore plus de monde car le contexte s’avère tendu pour lui. Décidément, ce dernier a besoin de restaurer son image et de se faire une nouvelle réputation, car il a été régulièrement accusé d'ignorer les impacts sociaux négatifs de ses activités.
Comment fonctionnerait le "métavers" ?
En libérant les utilisateurs des contraintes physiques et spatiotemporelles, la réalité virtuelle et augmentée devrait permettre aux gens de décrocher des boulots dans des entreprises virtuelles à l’autre bout du monde. Mais pas seulement. Les personnes pourront par exemple, se retrouver autour d’un café, se promener, faire du shopping et mener une vie « normale » n’importe où sur terre via internet et sans forcément quitter leurs draps.
Quelle différence alors avec les réseaux sociaux ? La réponse est simple. Le métavers permettra aux gens de rencontrer de nouvelles personnes. De les rencontrer et d’échanger avec elles, dans différents lieux et différents contextes. Ainsi, contrairement à la réalité augmentée, qui existe déjà dans les jeux-vidéo, mais en appui à des usages de la vie quotidienne, la réalité virtuelle dans le contexte du métavers consisterait davantage à une échappatoire.
Sur son compte Facebook, Mark Zuckerberg a indiqué qu’il ne s’agit pas simplement de créer "une nouvelle expérience formidable", mais aussi "une vague économique qui pourrait créer des opportunités pour les gens dans le monde entier". Lorsqu'il présentait le concept en juillet sur sa page Facebook, il expliquait que "la qualité essentielle du métavers sera la présence - le sentiment de vraiment être là avec les gens".
Un investissement fait par plusieurs autres firmes
Mais le géant américain n'est pas le seul à parier sur ce monde virtuel. Epic Games, l'entreprise derrière Fortnite, a indiqué qu'une partie du milliard de dollars levés cette année auprès d'investisseurs institutionnels, dont Sony, serait consacrée au "métavers". Sur Decentraland, une plateforme en ligne considérée comme l'un des précurseurs du "métavers", il est désormais possible de décrocher un job de croupier dans un casino virtuel.
Pareillement, Microsoft, travaille lui aussi à créer des "jumeaux numériques" pour les infrastructures comme les entrepôts ou les usines en les équipant de capteurs. Le clone virtuel d'une usine permettra de la gérer grâce à un système intelligent, pour prévoir quand il faut remplacer un équipement, quand une étagère doit être réapprovisionnée, etc.
En septembre, Facebook s'est engagé à débourser 50 millions de dollars pour créer le métavers. Durant l'été, le réseau social avait aussi annoncé la création d'une équipe dédiée au métavers. "Cet investissement est un vote de confiance dans la force de l'industrie européenne de la technologie et dans le potentiel des talents européens ", a dit Facebook à propos des nouveaux emplois qu'il va proposer dans l'UE. "L'Europe est extrêmement importante pour Facebook".
Aucun détail n’a par ailleurs été donné au sujet des pays où seront localisés les futurs emplois, ni sur le type d'emploi concernés. La plateforme américaine a uniquement souligné que "le besoin d'ingénieurs hautement spécialisés est l'une des priorités les plus urgentes de Facebook". Le géant des réseaux sociaux est déjà très présent sur le Vieux Continent où elle dispose notamment à Paris, d'une équipe de chercheurs dédiés aux développements d'applications liées à l'intelligence artificielle.

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