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France: l'Etat mis en cause pour la gestion policière d'une manifestation écologiste
10/07/2023 - 11:29
AFPPublié par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), ce document pointe une "volonté délibérée de ne pas porter secours au plus vite" aux manifestants blessés par la police le 25 mars à Sainte-Soline (ouest), lors d'un rassemblement interdit contre des méga-bassines accusées d'accaparer l'eau au profit d'une poignée d'agriculteurs.
Cette nouvelle mise en cause survient en pleine controverse sur l'action des forces de l'ordre en France. Fin juin, la mort d'un jeune tué par un policier près de Paris a provoqué une vague d'émeutes urbaines sans précédent et une manifestation samedi dans la capitale a donné lieu à des interpellations musclées qui ont fait polémique.
A Sainte-Soline, les organisateurs du rassemblement avaient fait état de 200 blessés parmi les manifestants, dont 40 graves. Deux d'entre eux ont passé plusieurs semaines dans le coma.
D'après le rapport publié lundi, "la volonté politique était claire: la manifestation de Sainte-Soline ne devait pas avoir lieu, et toute personne qui bravait (l'interdiction, ndlr) préfectorale s'exposait à des risques pour son intégrité tant physique que morale".
D'après les chiffres officiels, 5.015 grenades lacrymogènes ont été tirées, soit environ une par seconde, ainsi que 89 grenades de désencerclement.
"La priorité donnée à des enjeux de maintien de l'ordre sur toute autre considération a révélé son absurdité lors des entraves aux secours", étrillent les auteurs du rapport, évoquant un "usage disproportionné" par les forces de l'ordre de leurs armes non létales.
Dans deux rapports, les autorités policières avaient défendu une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1.000 manifestants "radicaux".
Les autorités avaient également justifié le délai d'intervention des secours par la nécessité, pour les gendarmes, d'assurer leur sécurité.
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