Politique
Gouvernement: une rentrée politique aux allures de défis sociétaux
05/09/2022 - 17:00
Mohamed Berrada | Youness OubaaliUne rentrée "brûlante" sur plusieurs volets. Telle est la description qui revient le plus chez les observateurs, commentant le "retour aux classes" du gouvernement. En entamant sa deuxième année, l'Exécutif cherche à mettre en œuvre les nombreux engagements inclus dans son programme, alors que sa devise promet l’établissement d’un "Etat social". Parmi les dossiers les plus attendus: les lois-cadres relatives à l'éducation, à la charte des investissements et à la réforme de la santé. En plus des lois du Conseil de la concurrence et de la liberté des prix, la question de l'inconstitutionnalité des lois, etc.
Bilan d’étape positif?
Selon Mohamed Ghayat, président du Groupe RNI à la Chambre des représentants, "le gouvernement et la majorité sont convaincus que la priorité est l'édification de l'État social", précisant que la généralisation de la couverture santé à 22 millions de Marocains demeure le défi le plus important.
La liste des priorités, poursuit Ghayat au micro de SNRTnews, comprend la réforme du système éducatif conformément à la vision stratégique, notant que l'année à venir sera une année charnière pour mettre le train de réforme de l'éducation sur les rails. Parmi les priorités figure également la mise en œuvre de la réforme de la santé approuvée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du dernier Conseil des ministres.
Le plus grand défi auquel notre pays est confronté, souligne Ghayat, est la rareté de l'eau potable. Le gouvernement et le parlement auront ainsi une grande responsabilité dans la prise des décisions nécessaires pour la gestion et l’entretien des ressources hydriques dans ce contexte de sécheresse.
Concernant les engagements du gouvernement, Mohamed Ghayat défend Aziz Akhannouch, en estimant qu’il est impossible de juger un bilan après une année seulement, alors qu'il a été élu pour cinq ans. "Avec la logique de la proportionnalité, on peut dire que la première année du gouvernement a atteint tous ses objectifs, compte tenu du contexte dans lequel nous vivons et au vu de l'agenda constitutionnel qui l'accompagne". Et de conclure que "personne ne peut nier les décisions et les lois prises par le gouvernement qui ont permis d'alléger les souffrances du citoyen".
Manque d’expérience du gouvernement
Driss Santissi, chef du groupe du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants, estime que l'entrée politique sera brûlante et difficile pour deux raisons. La première est liée à la hausse des prix, à la sécheresse et aux difficultés rencontrées par le secteur agricole. Driss Santissi reproche également au gouvernement son "inaction et son manque d'expérience". "Tout ce qu’a promis le gouvernement pour l’année 2022 n'a pas été réalisé, à l’exception des chantiers royaux", considère-t-il.
Dans une déclaration à SNRTnews, il explique que "le gouvernement de l'innovation et de l'exception que tout le monde attendait a raté ce rendez-vous", ajoutant : "qu’il n’y a eu aucune belle surprise en fin de compte".
Et de poursuivre: "L'opposition a donné un délai au gouvernement. Ce délai étant passé, nous, au sein du Parti du Mouvement populaire, avons l'intention d’entreprendre des initiatives législatives, de donner suite aux projets de lois que nous avons présentés et de discuter un grand nombre de questions qui n'ont pas encore été abordées." Driss Sentissi affirme que la présence de l'opposition "sera forte" à partir de cette rentrée.
Jusqu’où peut aller le gouvernement?
Le pari du gouvernement, selon le politologue Rachid Lazraq, est "de construire l'État social, qui repose sur le principe de réalisation de la justice sociale". Dans une déclaration à SNRTnews, il a estimé que "la réalisation de l'Etat social est un projet à long terme et multidimensionnel qui nécessite des efforts pour autonomiser les individus et protéger les groupes vulnérables". Dans cette même lignée, il a avancé qu'"Il existe un ensemble de réformes sociales instituées par Sa Majesté, que le gouvernement est obligé de mettre en œuvre via le registre Social Unifié, en accordant un numéro d'identification unique pour tous les citoyens pour un meilleur suivi des besoins".
Par la même occasion, il considère qu'"il est important que les discussions et les mesures visant à soutenir les entreprises s'accompagnent de mesures transparentes liées à la lutte contre la corruption".
Rachid Lazraq a appelé à "renforcer la souveraineté nationale en assurant la sécurité alimentaire, énergétique et sanitaire, et à œuvrer au renforcement des richesses nationales en reposant sur le capital immatériel et immatériel via une feuille de route avec des objectifs multidimensionnels et sur le long terme".
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