Société
HCP : les hauts et les bas de l'école à distance
24/02/2021 - 12:11
Malak BoukhariLa crise sanitaire a été l’origine de plusieurs disparités entre termes d’apprentissage et d’acquisition des connaissances pour les enfants, indique un rapport publié, mercredi 24 février 2021, par le Haut Commissariat au plan en partenariat avec l’ONU Femmes. Suivre les cours à distance, ce n'était pas évident pour tout le monde.
Bon nombre d’élèves ont eu des difficultés à apprendre avec ce mode d’enseignement, adopté en période de confinement. Les écarts constatés sont principalement dus aux canaux utilisés (réseaux sociaux, plateformes numériques, chaînes de télévision, etc), comme l'indique le HCP. Aussi, la prévalence de non suivi devient plus faible dans le cas où il n’y a que des filles ; elles sont 22,3% au primaire et 22,1% au collège à ne pas avoir suivi les cours au début du confinement, contre 21,1% et 16% du côté des garçons. Autrement, les filles ont été plus studieuses que les garçons.
Les filles ont montré plus d’assiduité que les garçons quant au suivi de l’enseignement à distance et ce malgré le recul du suivi régulier de ce dernier. Il en est de même pour les résultats des examens qui sont nettement meilleurs chez les filles. Ainsi, 39% d’entre elles déclarent suivre régulièrement les cours contre 28% des garçons. Du côté des filles qui peinaient à suivre leurs cours, il s’est avéré que cela tenait en partie aux tâches qui leur ont été assignées au sein des ménages, leur laissant ainsi moins de temps pour se consacrer à leurs études.
Pour des mêmes niveaux d’éducation, les ménages dirigés par les femmes sont plus nombreux à déclarer que leurs enfants ne suivent pas du tout les cours. Dans le cas des enfants inscrits au primaire, 33,7% ne suivent pas les cours dans les ménages dirigés par la mère, contre 22,4% pour ceux dirigés par un homme. Cela s’expliquerait notamment par la proportion d’analphabètes qui est plus élevée chez les femmes, d’où la difficulté d’accompagner les enfants dans leurs révisions.
Concernant les canaux utilisés pour suivre les cours au primaire et au collège, respectivement 41% et 30% des chefs de ménages femmes déclarent être très satisfaites des méthodes utilisées contre 23% et 26% pour les chefs de ménages hommes. Les femmes apparaissent plus à l'aise avec ces cours à distance soit parce qu’elles sont de milieux modestes et donc moins exigeantes vis-à-vis de la qualité du suivi de l’éducation de leurs enfants, soit elles ont un niveau d’études plus bas pour être capables d’apprécier correctement les méthodes d’enseignement utilisées, estime le HCP.
Enfin, il y a bien entendu la précarité financière qui s'avère un réel frein pour le suivi des cours à distance. Celle-ci est plus élevée dans les ménages constitués de femmes. Près de la moitié (46%) des chefs de ménages femmes déclarent manquer de moyens et d’outils pour assurer l’enseignement à distance de leurs enfants inscrits au niveau primaire contre 43,5% pour les chefs de ménages hommes.
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