Economie
Jouahri : "Plus d’un tiers des dossiers Intelaka ont été rejetés"
22/12/2021 - 17:43
Imane BenichouEn réponse à une question de SNRTnews sur les changements apportés au programme Intilaka, lors d’un point de presse, tenu mardi 21 décembre, à l’issue de la dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), au titre de l’année 2021, le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, a rétorqué que "le taux des rejets au niveau des banques est supérieur au tiers".
Une situation qui "n’est pas normale", selon le Wali de BAM, soulignant qu’il a traité ce point "important" avec les patrons des banques dans une réunion semestrielle tenue jeudi 16 décembre. Le problème qui ressort "de façon importante" est, selon Jouahri, l’absence d’une politique d’accompagnement des porteurs de projets. "Un problème que nous connaissions, parce que nous savions que les catégories auxquelles nous nous adressions étaient des catégories qui devaient être accompagnées pour préparer un dossier bancable", a-t-il révélé, expliquant qu’il ne suffit pas d’avoir une idée mais la soutenir par un dossier complet pour "permettre à la banque de passer rapidement à l’accord sur le financement et non le rejet".
Le Wali de Bank Al-Maghrib a, par ailleurs, annoncé qu’une commission avait été créée à ce sujet, ajoutant que la Banque centrale avait fait l’interface entre les Centres régionaux d’investissement (CRI), le ministère de l’Intérieur et le ministère de l'Economie et des finances.
Solution
"C’est un chantier qui a été lancé en octobre 2019, devant Sa Majesté, à des conditions que nous n’avons jamais vues. Il faut absolument rattraper tout cela", a souligné Abdellatif Jouahri.
Il a déclaré que la Banque centrale travaille sur la labélisation des partenaires des CRI. Ces derniers vont coordonner au niveau régional et contribuerons, aux côtés de BAM, à la labélisation de partenaires "qui peuvent apporter des contributions au niveau des demandeurs de crédits Intilaka". Ce travail est en cours de finalisation, a précisé Jouahri, espérant qu’il sera prêt dans les deux semaines à venir.
Dans ce cadre, le gouverneur de BAM a indiqué que le CRI Fès-Meknès avait été désigné comme exemple pilote. "Nous attendons du CRI Fès-Meknès et de la Caisse centrale de garantie de nous apporter un cadre écrit pour l’accompagnement de cette catégorie", a-t-il noté, et ce, "à partir de tous l’historique qui a été fait sur Intilaka". Ce cadre écrit sera ensuite discuté pour une finalisation totale, "puisque maintenant tout le monde est d’accord sur la méthode qui permettra de résoudre ce problème d’accompagnement". Objectif: "trouver le cadre adéquat, à la fois complet mais relativement simple pour rendre les dossiers bancables et pouvoir accéder aux financements Intilaka", fait-il savoir.
Des cas de fraudes
"Il faut dire aussi que nous avons eu des remontées, comme quoi il y a eu des cas de fraudes", a annoncé Jouahri.
Il a ensuite rapporté trois cas, dont certains se sont terminés devant les tribunaux. Il s’agit d’un "cas d’une banque qui a poursuivi à la fois le corrupteur et le corrompu et son directeur d’agence". La seconde affaire concerne "un cas qui n’a pas réellement révélé de corruption" et puis un 3e cas en cours d’examen par la banque, dont les conclusions n’ont pas encore été remontées à la Banque centrale.
"C’est un dossier que nous suivons mois par mois et que nous discutons avec les banques", a conclu Jouahri.
Pour mémoire, le programme Intilaka est composé de trois produits, dont deux de garantie et un de cofinancement, en vue de soutenir chaque année 13.500 TPME, avec l’objectif de la création de 27.000 emplois par an. Il s’agit d’une concrétisation de la vision Royale pour la mise en place de ce programme intégré de financement et d'appui des entreprises. Le programme est destiné aux catégories suivantes : les micro-entreprises, les TPE, les auto-entrepreneurs, les jeunes porteurs de projets, l’intégration de l’informel et les petites entreprises exportatrices vers l’Afrique. Favorisant les entreprises nouvellement créées et l’export, ce programme appuie la population ayant le plus de difficultés à accéder au financement en général.
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