Economie
Le marché secondaire des créances en souffrances verra le jour en 2022
21/12/2021 - 23:40
Imane BenichouLors d’un point de presse à l’issue de la dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-maghrib (BAM), au titre de l’année 2021, tenue mardi 21 décembre, le gouverneur de BAM a révélé qu’il avait contacté le secrétariat général du gouvernement pour "prendre le lead" de ce dossier qui concerne différents problèmes transversaux, puisqu'ils relèvent de plusieurs départements ministériels, et qu’il avait reçu une réponse "positive".
"Nous avons débloqué la situation", a annoncé Jouahri, précisant qu’une commission se mettra en place et que la Banque centrale a déjà travaillé sur une partie de ce projet, au niveau des plans fiscal, juridique, et de recouvrement. Il a aussi noté qu’un travail a déjà été mené avec les banques "pour qu’elles se préparent à l’évaluation".
Le Wali de Bank Al-Maghirb a en outre précisé que la première lettre qu’il avait écrite à ce sujet date d’un an. Toutefois, les différents événements qu’a connus le Maroc, notamment la situation épidémiologique, les élections et la constitution du gouvernement, ont fait que les choses tardent. "Mais nous avons rattrapé les choses. La réponse a été positive. Maintenant, on accélère la cadence de façon à mettre en place, véritablement, ce marché secondaire de créances en souffrances", a-t-il déclaré.
"Je pense que nous pouvons rattraper le temps perdu et au cours de cette année faire sortir au grand jour, un petit peu de ce marché secondaire de créances en souffrances", a-t-il fait savoir.
Hausse de 6,9% sur une année
Les créances en souffrances touchent les 85,1 milliards de dirhams (MMDH), selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al Maghrib fin octobre 2021. En décembre 2020, elles s’élevaient à 80,2 MMDH, soit une progression de 6,9%. En décembre 2019, elles affichaient 69,9 MMDH.
Les créances en souffrances des ménages s’élèvent à 36,7 milliards de dirhams, en hausse de 1,4% par rapport à fin septembre. Elles affichent une progression de 9,4% par rapport à octobre 2020. Les impayés des sociétés non-financières privées s’élèvent à 47,3 milliards de dirhams, stables par rapport aux chiffres de septembre 2021 (-0,1%). Elles affichent une croissance de 5,8% sur une année. Les autres sociétés financières ont des impayés qui s’élèvent à 875 MMDH, en hausse de 32% par rapport à fin septembre 2021. Sur une année, leurs créances en souffrances affichent une hausse de 44,5%.
La recommandation du FMI
Pour trouver une solution à cette situation, le FMI avait recommandé la création d’un marché secondaire des créances en souffrance. Le 10 décembre 2021, Roberto Cardarelli, chef de la mission du FMI menée du 30 novembre au 10 décembre 2021, avec les autorités marocaines, dans le cadre des consultations de 2021 au titre de l’article IV des statuts du FMI a déclaré que "les banques marocaines ont bien résisté à la crise, grâce à la rapidité et à l’ampleur de l’appui que leur a apporté BAM".
Il a en outre noté que "BAM devra continuer à veiller à ce que les banques continuent de constituer des provisions pour créances douteuses, tout en accélérant, avec les autorités concernées, le lancement des réformes pour la création d’un marché secondaire des créances en souffrance".
Cardarelli a également souligné que les autorités marocaines devraient parachever le projet de réforme légale visant à se doter d’un cadre plus solide en matière de résolution bancaire.
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