Economie
La Cour des comptes tire à boulets rouges sur l'ANAPEC
15/03/2022 - 07:00
Khaoula BenhaddouL’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), placée sous la tutelle du ministère chargé de l’emploi, joue un rôle limité en matière de dynamisation du marché de travail. C'est ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes rendu public ce lundi 14 mars 2022.
Selon le même document, le stock des chercheurs d’emploi (CE) inscrits était de 1.655.462 en 2019, dont 65% sont des jeunes âgés de 20 à 35 ans, avec 18% de bacheliers, 27% des diplômés de la formation professionnelle, 22% des diplômés de l’enseignement supérieur et seulement 6,42% des non diplômés.
D'après les résultats de la Cour des comptes, le taux des nouveaux inscrits ne représente que près de 14% en moyenne du total des CE inscrits, vu l’accumulation annuelle d’un stock important de CE inscrits et non encore insérés. Le nombre des jeunes arrivant annuellement à l’âge du travail, quant à lui, est estimé à 600.000, dont plus de 300.000 CE sont des diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle.
A partir de ce constat, l’ANAPEC n’est pas encore positionnée comme un service public d’emploi ouvert à toute personne en recherche d’emploi, y compris les non diplômés et les anciens diplômés, avec des programmes de promotion de l’emploi adaptés à chaque catégorie de la population, sachant que c’est une mesure édictée par la stratégie de l’emploi lancée en 2015.
Selon les résultats de la Cour des comptes, l’ANAPEC trouve des difficultés dans la gestion des programmes de formation qualifiante. L’agence ne dispose pas non plus de capacités et des outils nécessaires pour garantir l’efficacité de ces programmes. En conséquence, cette attribution de l’ANAPEC nécessite un recadrage à travers, notamment, une implication directe d’organismes publics de formation dans ce processus.
Un positionnement à revoir
Selon la Cour des comptes, l’ANAPEC n’arrive pas à fixer clairement son positionnement dans l’écosystème institutionnel concerné par la promotion de création des entreprises et, notamment, l’appui à l’auto-emploi.
En effet, suite aux difficultés qu’a connue la mise en œuvre du programme Moukawalati, l’Agence a développé une nouvelle offre de services en 2015, mais sa portée demeure limitée et ne couvre pas toutes les étapes du cycle de vie d’un projet entrepreneurial. Le suivi post-création des entreprises demeure, dans ce cadre, le maillon faible des prestations offertes par l’ANAPEC.
Les recommandations de l’ANAPEC
A partir de ces différents constats, la Cour des comptes recommande au ministère chargé de l’emploi de repositionner l’ANAPEC comme service public de l’emploi, avec des programmes de promotion de l’emploi adaptés à chaque catégorie de chercheurs d’emploi, et tout en reconsidérant son rôle en matière de gestion des formations qualifiantes.
Elle recommande, également, à l’ANAPEC de veiller au respect des engagements en matière de formation contractualisée pour l’emploi, comme une formation destinée à l’embauche, en assurant l’insertion des candidats formés, et de disposer d’une offre de services retraçant clairement les processus et les outils d’accompagnement et d’appui à la création d’entreprise, adaptée à chaque catégorie de porteurs de projets, et veiller au renforcement des capacités des conseillers spécialisés en emploi.
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