Société
Le Conseil supérieur de l'éducation et de la formation appelle à ancrer l'apprentissage tout au long de la vie chez les adultes
10/12/2024 - 16:24
Halima Aamir | Mohammed FizaziLe président du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Habib El Malki, a critiqué les politiques adoptées pour renforcer les méthodes d’apprentissage tout au long de la vie. Il a indiqué qu’un avenir meilleur se réalise lorsque l’éducation devient un levier permanent pour le progrès humain, le développement durable, et un outil principal pour relever le défi de la généralisation de l’éducation et de la formation pour tous.
Cela a été évoqué lors d’une journée d’étude organisée par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l’UNESCO et plusieurs institutions, autour de l'aprentissage tout au long de la vie, ce mardi 10 décembre 2024.
Comment renforcer l’apprentissage tout au long de la vie ?
Cette rencontre vise à sensibiliser à l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie dans la formation et le développement du capital humain au Maroc, dans un contexte de défis et d’opportunités actuels et futurs. Elle cherche également à partager des pratiques innovantes et des approches variées favorisant une coopération durable entre les participants après l’événement.
Dans son intervention lors de cette rencontre, Habib El Malki a expliqué que le Maroc a adopté plusieurs initiatives pour instaurer un modèle intégré d’éducation et de formation tout au long de la vie, impliquant tous les acteurs du système éducatif et de formation. Il a souligné que ces initiatives s’appuient sur les dispositions de la loi-cadre régissant le système éducatif et les recommandations de la vision stratégique 2015-2030 pour renforcer l’apprentissage tout au long de la vie.
Il a indiqué que l’apprentissage tout au long de la vie est un concept fondamental dans les sociétés modernes, qui dépasse les limites traditionnelles de l’école ou de l’université. Il constitue un processus continu combinant formation formelle et non formelle, permettant aux individus d’adapter leurs compétences et leurs connaissances tout au long de leur vie.
El Malki a insisté sur le fait que les changements rapides que connaît le monde, qu’ils soient technologiques, économiques, sociaux ou environnementaux, rendent la capacité d’adaptation essentielle. Il a ajouté que le Maroc traverse une phase où l’innovation et la transformation numérique redéfinissent les modes d’apprentissage, de travail et de vie, ouvrant ainsi des perspectives prometteuses tout en posant des défis majeurs.
Il a souligné que le Maroc doit construire des systèmes éducatifs inclusifs et équitables adaptés aux besoins de chaque génération, tout en garantissant l’accès de tous, sans discrimination, aux nouvelles opportunités offertes par l’apprentissage tout au long de la vie.
El Malki a également appelé à investir dans l’apprentissage tout au long de la vie comme un investissement dans les capacités des individus et une contribution positive à la réalisation d’une société plus prospère, juste et innovante.
L’apprentissage tout au long de la vie pour les adultes
De son côté, Aziz Kaichouh, secrétaire général du Conseil supérieur de l’éducation et président de la Fédération africaine de l’apprentissage tout au long de la vie, a souligné l’importance d’instaurer des systèmes d’apprentissage pour les adultes et de leur octroyer des certifications spécifiques. Il a indiqué que l’interruption des études après l’obtention de diplômes peut limiter le niveau d’éducation des individus.
Kaichouh a ajouté que construire un système d’apprentissage tout au long de la vie nécessite de réformer le système des certifications et des professions pour s’adapter aux évolutions continues, notamment dans le monde du travail. Il a également plaidé pour l’intégration de formations pour l’apprentissage tout au long de la vie dans le système éducatif, soulignant la possibilité pour les employés des secteurs public et privé de bénéficier de programmes de formation continue pour développer leurs pratiques professionnelles.
Il a insisté sur la nécessité de renforcer les liens entre les métiers et les formations, afin d’établir des mécanismes fluides permettant à chacun de progresser dans les niveaux d’éducation, permettant ainsi aux adultes d’améliorer leurs compétences et leur formation de manière continue.
Dans ce cadre, Kaichouh a appelé à se concentrer sur les jeunes déscolarisés, une catégorie souvent dépourvue de formation ou d’emploi. Il a souligné la nécessité de développer des programmes d’apprentissage tout au long de la vie ciblant spécifiquement cette tranche de la population.
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