Société
Le diabète et l'hypertension artérielle: les cas en hausse, la facture aussi
21/06/2022 - 14:55
Younes SaourySelon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’IDF (année 2017), 425 millions de personnes dans le monde sont diabétiques. Ce chiffre pourrait s’élever à 629 millions en 2045, soit une personne sur dix. En plus d’après ces estimations, une personne sur deux n’est pas diagnostiquée et le nombre d’enfants et d’adolescents de moins de 20 ans atteints de diabète de type 1 dépasse un million.
Au Maroc, plus de 2 millions de personnes âgées de 18 ans et plus sont diabétiques dont 50% méconnaissent leur maladie et le nombre d’enfants diabétiques est estimé à plus de 15.000, selon les dernières estimations du ministère de la Santé et de la protection sociale.
S’agissant de l’hypertension artérielle (HTA), le nombre d’adultes souffrant de cette maladie est passé de 594 millions en 1975 à 1,13 milliard en 2015, selon l’OMS. Et c’est surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que cette hausse a été observée. Elle s’explique principalement par une augmentation des facteurs de risque parmi les populations de ces pays.
Au Maroc, l’HTA constitue l’un des principaux motifs de consultation dans les services sanitaires ambulatoires. L’enquête prospective réalisée en 2000 par le ministère de la Santé et de la protection sociale a révélé une prévalence globale de l’HTA de 33,6% chez la population de plus de 20ans.
Selon les estimations établies sur la base des données de l’OMS et du ministère de la Santé et de la protection sociale, en 2022, 7,4 millions de personnes de 18 ans et plus seront atteintes du diabète et/ou de l’hypertension artérielle. Il convient de noter, dans ce sens, que 13,9% des hypertendus sont diabétiques et 65,5% des diabétiques sont hypertendus, selon les résultats d’une étude intitulée "Prévalence des principaux facteurs de risques cardiovasculaires au Maroc : résultats d’une enquête nationale", dirigée par Pr. Mohammed Tazi et publiée dans le Journal of Hypertension.
Une énorme charge financière
Si ces deux maladies chroniques constituent un véritable problème de santé publique, la prise en charge des patients qui en souffrent est particulièrement coûteuse. Selon le rapport annuel global établi par l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) au titre de l’année 2018, 10,7% des dépenses des affections de longue durée (ALD) sont consommées par l’hypertension artérielle et 10,4% par le diabète.
En chiffres, les deux Caisses gestionnaires de l’Assurance maladie obligatoire, la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et la Caisse nationale de sécurité sociale, en l’occurrence, ont remboursé 431,5 millions de dirhams aux patients atteints d’hypertension artérielle et 334,5 millions de dirhams pour les patients diabétiques.
De son côté, le ministère de la Santé et de la protection sociale mobilise une enveloppe budgétaire annuelle d’environ 156 millions de dirhams pour l’achat d’insuline et des antidiabétiques oraux et 15 millions de dirhams pour l’acquisition du matériel médico-technique et des réactifs pour assurer le dépistage du diabète et le suivi métabolique des diabétiques.
La prévention, le maître-mot
Pour réduire la charge financière et de morbidité de ces deux maladies chroniques, il faut miser sur la prévention, car comme le disait le vieil adage "Mieux vaut prévenir que guérir". C’est dans cette logique que l’OMS ne cesse de rappeler l’importance de la prévention et de recommander les meilleures pratiques pour se prémunir contre ces deux maladies.
S’agissant du diabète, l’OMS a démontré que des mesures simples modifiant le mode de vie permettraient d’éviter ou de retarder la survenue du diabète. Pour le prévenir, ainsi que ses complications, il faut parvenir à un poids normal et ne pas grossir, faire une activité physique d’au moins 30 minutes par jour, ainsi qu’une activité physique plus intense en cas de surpoids, avoir un régime alimentaire sain et éviter le sucre et les graisses saturées et s’abstenir de fumer, car fumer augmente le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires, rappelle l’organisme onusien.
La réduction de l’hypertension artérielle permet, selon l’OMS, de prévenir les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les lésions rénales, ainsi que d’autres problèmes de santé. Elle recommande alors de réduire l’apport en sel (à moins de 5g par jour), manger plus de fruits et légumes, avoir une activité physique régulière, éviter de consommer le tabac, limiter la consommation d’aliments riches en graisses saturées et éliminer sinon réduire les acides gras de l’alimentation. Pour les patients diagnostiqués hypertendus, l’OMS leur conseille de réduire et gérer le stress, faire mesurer régulièrement la tension artérielle, traiter l’hypertension et prendre en charge les autres maladies.
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