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Le film brésilien "A Faraway song": Jimena écoutera-t-elle le chant de la liberté?
15/11/2022 - 17:07
Jamal El KhanoussiLe film de la réalisatrice brésilienne Clarissa Campolina, "A Faraway Song", commence par la scène d'une maison en ruine, au milieu de laquelle se dresse l'héroïne, incarnée par l'actrice Monica Maria, qui se pose la question: le bâtiment est-il détruit ou est-il en reconstruction? A travers les messages que l'héroïne Jimena échange avec son père, on découvre ce personnage à l'apparence calme, mais qui bouillonne intérieurement d'interrogations et d'incertitudes. C'est une figure déchirée en état d'effondrement ou en état de reconstruction, comme le rêve qu'elle raconte alors qu'elle se tient debout au milieu de sa chambre, qui s'effondre au dessus d'elle.
Durant 75 minutes, la réalisatrice nous emmène, de manière poétique dans un voyage dans les mondes intérieurs de ce personnage déchiré, qui cherche son identité, à travers sa recherche de son père, qu'elle connaît peu, afin qu'il lui donne son identité et ses racines et la protéger de l'effondrement qui la menace.
La réalisatrice a su, par son souci du détail et de l'espace, dessiner l'état de perdition propre au personnage de son film. Elle a également montré qu'elle maîtrisait son histoire et ses outils cinématographiques, surtout qu'elle avait travaillé dans le cinéma et la documentation avant de travailler en solo sur le film "Far away song".
Depuis 2011, la réalisatrice a présenté le film "Tourbillon", coréalisé avec Helvecio Marins, qui a eu sa première mondiale au Festival international du film de Venise, et a participé à plus de cinquante festivals internationaux, dont le Festival de San Sebastián et de Toronto.
Elle a également travaillé sur des documentaires, puisque son deuxième documentaire, "While We Are Here", qu'elle a coréalisé avec Luiz Pretti en 2019, a été projeté au Festival international du film de Rotterdam. Concernant le film "Enquanto estamos aqui", sorti en 2022, Clarissa Campolina a choisi de se tenir seule derrière la caméra pour réaliser son premier film avec beaucoup d'intimité.
En plus de la réalisation fluide de Clarissa Campolina, l'héroïne Monica Maria a ajouté une valeur au film à travers sa performance distinguée du personnage, lui donnant des sentiments et soulignant ses blessures intérieures. La bande originale étant absente du film, la réalisatrice laisse toute la place aux chansons avec la voix de sa mère ou la voix d'une voisine éloignée chantant une chanson perçue comme un appel à la libération.
En fin de compte, le film n'est pas seulement l'histoire de Jimena l'adolescente en pleine maturation, mais pose une question plus large sur un monde transformé qui fait perdre à l'homme son sentiment d'appartenance et fait de lui un être sans racines. La voie vers la salvation est d'abattre les murs et aller apprécier le vrai sens de la liberté.
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