Economie
Les membres de l'OMC au chevet d'un multilatéralisme commercial en crise
13/06/2022 - 12:22
MAP"Les ministres du monde entier auront la possibilité d'examiner le fonctionnement du système commercial multilatéral, de faire des déclarations générales et de prendre des mesures pour les travaux futurs de l'OMC", précise l'organisation dans un communiqué.
Au cours des derniers mois, les membres de l'OMC, sous l'impulsion de la nouvelle directrice de l'organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, ont intensifié les négociations pour surmonter les divergences autour de sujets importants, tels que la surpêche, l'agriculture et la garantie d’un accès rapide et équitable aux vaccins et aux produits essentiels pour la lutte contre le Covid-19.
Ouvrant les travaux de la CM12, la directrice générale de l'OMC a fait observer que le monde était actuellement confronté à de multiples crises telles que l'épidémie, la pénurie alimentaire, le changement climatique et les conflits régionaux, et elle a appelé toutes les parties à travailler ensemble pour surmonter les difficultés.
"Aucun pays ne peut résoudre seul ces crises, c'est un moment où vous avez besoin que le monde travaille ensemble", a-t-elle souligné.
Selon la directrice générale, les travaux de l'OMC ont progressé et des projets de documents ont été élaborés sur des questions clés telles que la dérogation à l'Accord sur les ADPIC, la réponse à la pandémie, les subventions à la pêche, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Elle a exprimé l'espoir que davantage de résultats pourraient être obtenus lors de la réunion ministérielle.
Elle a défendu, à cette occasion, "le système commercial multilatéral en tant que bien public mondial que nous avons collectivement et soigneusement construit en 75 ans". "Bien qu'il ne soit certainement pas parfait, selon les normes historiques, il a apporté plus de prospérité à plus de gens que tous les ordres économiques internationaux qui l’ont précédé", a-t-elle dit.
"Aujourd’hui, avec ce système multilatéral apparemment fragile, c’est le moment d’y investir, pas de s’en retirer. C’est le moment de mobiliser la volonté politique dont nous avons tant besoin pour montrer que l’OMC peut faire partie de la solution aux multiples crises des biens communs mondiaux auxquels nous sommes confrontés ", a plaidé Mme Ngozi Okonjo-Iweala.
La directrice générale de l’OMC a estimé que les membres de l’Organisation doivent répondre aux crises mondiales avec un sentiment d’urgence, appelant à renforcer l’OMC pour lui permettre « d’avoir une réponse globale à cette pandémie et aux futures ".
"L’OMC doit également répondre à une crise alimentaire imminente", a-t-elle fait remarquer.
La pêche reste le dossier phare de la réunion. Le texte, qui s'inscrit dans les objectifs du millénaire de l'ONU, doit en particulier supprimer les subventions qui peuvent encourager la surpêche ou les prélèvements illégaux.
Des progrès ont été faits ces derniers mois sur des contentieux qui paraissaient jusque-là insurmontables. L'idée que les querelles d'appartenance territoriale - nombreuses et ultra-sensibles - se traitent à l'OMC est écartée.
Des progrès ont aussi été faits pour définir le mécanisme de traitement préférentiel réservé aux pays en développement.
"Nos enfants nous pardonneront-ils, les pêcheurs pauvres nous pardonneront-ils si nous acceptons que nos océans soient vidés?", a lancé Mme Ngozi, alors que le succès de la réunion dépendra en bonne partie du sort de ce texte.
Les ministres sont également attendus sur la pandémie, avec deux textes en discussion. L'un doit faciliter la circulation des ingrédients nécessaires à la lutte contre les pandémies, l'autre doit permettre une levée temporaire des brevets des vaccins anti-Covid. Ce dernier sujet divise, l'industrie pharmaceutique y voyant un affaiblissement de la propriété intellectuelle, alors que pour les ONG, le texte ne va pas assez loin.
S'agissant de la réforme de l’Organisation, sa directrice générale a reconnu que "les fonctions fondamentales de surveillance, de négociation et de règlement des différends à l’OMC n’ont pas évolué d’une manière qui tienne compte adéquatement des développements économiques et technologiques rapides de notre époque".
"Un élément crucial de la réforme consiste à faire en sorte que l’OMC produise des résultats pour les pays en développement et les pays les moins avancés membres. C’est pourquoi il est si important de réaffirmer l’importance d’un traitement spécial et différencié au sein de l’OMC", a-t-elle ajouté.
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