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Maroc-Croatie: s'il vous plaît... faites-nous rêver!
22/11/2022 - 22:50
Nassim El KerfNous y sommes. Après des années, des mois et des jours d'attente, le Maroc entamera son aventure en Coupe du Monde dans quelques heures. Plus de quatre ans nous séparent de notre dernière apparition au Mondial, la pilule n'est toujours pas passée et tous les Marocains, sans exception, évoquent ce souvenir avec toute l'amertume du monde. Un souvenir marqué par deux défaites non-méritées, et un match nul face à l'Espagne vécu comme une défaite.
Comment oublier la frappe de Ziyech arrêtée par le gardien portugais sur sa ligne, les deux occasions de Benatia, le but contre son camp de Bouhaddouz et la transversale de Nordine Amrabat ? La formule est simple... faire mieux en 2022, marquer les esprits et obtenir enfin cette victoire tant attendue au Mondial.
Figurer parmi les 32 nations participantes à la grande messe du football ne suffit plus aux Marocains qui voient leurs internationaux évoluer dans les plus grands clubs d'Europe, et leurs joueurs locaux s'assoir sur le trône africain avec des sacres successifs. Le football marocain va de l'avant, quelle plus belle manière de le prouver que de faire rougir les plus grandes nations du football?
Mercredi à 11 heures, tous ces souvenirs du dernier Mondial synonyme de désillusion seront mêlés à la fierté qu'on ressent en ressassant les images de l'épopée 1986, au goût et à cette sensation d'inachevé au Mondial de 1994, à l'honneur de représenter l'Afrique en 1970 et au traumatisme de 1998 à cause d'une élimination qui était tout... sauf méritée. Au coup d'envoi du match contre la Croatie, les yeux seront braqués sur les écrans, les coeurs battront aussi vite que ceux des joueurs sur le terrain et toutes ses émotions citées seront oubliées, le temps d'un match, 90 minutes de football.
Les moins passionnés diront que c'est un simple sport, les mordus du ballon y voient une question de vie ou de mort.
En écrivant ces mots, en tant que journalistes, nous pensons déjà à tous les scénarios. Un but contre le sens du jeu? Comment nous allons évoluer sur le terrain? Une défense basse ou un pressing haut pour étouffer le trio Modric-Kovacic-Brozovic ? Peu importe, pourvu qu'on gagne, pourvu qu'on ne touche plus le poteau, ni la barre.
Les plus chanceux, les privilégiés sont à Doha pour assister à cette petite partie de l'histoire du football marocain qui sera écrite au Qatar, d'autres s'envoleront vers la capitale qatarie dans la nuit du mardi au mercredi via des vols spéciaux, le reste passera la nuit à vivre tous les "fake scenarios". Un slalom de Boufal? Une frappe de Ziyech qui se loge au petit-filet ou un but d'En-Nesyri, le mal aimé, pour définitivement faire taire toutes les critiques? Un but d'Abderrazak Hamed-Allah, le revenant pour écrire la belle histoire?
Les Marocains sont preneurs de tous les scénarios qui les feront jubiler, oublier les aléas de la vie, l'inflation post-covid et la crise financière, pourvu qu'ils puissent continuer de rêver en obtenant justice. Justice car nous avons toujours été bons, sans pouvoir être efficace. "Pour cette année, nous espérons une qualification non-méritée plutôt qu'une élimination avec les honneurs", nous souffle un proche pour nous arracher un sourire au coeur de toute l'émotion qui a accompagné la victoire historique et inspirante de l'Arabie Saoudite contre l'Argentine.
En attendant ce mercredi à 11 heures, les Lions de l'Atlas avec à leur tête Hoalid Regragui ont pu suivre de près l'exploit de notre ancien sélectionneur, Hervé Renard et l'Arabie Saoudite tombeurs de l'Argentine de Messi lors d'un match qui s'est joué à la même heure. En quête du moindre fil pour avoir espoir, on s'accroche à des détails comme l'heure de la surprise, la minute du but et quelques similitudes tirées par les cheveux, et en bons fans de football, on l'assume fièrement tant qu'on nous accorde le droit au rêve.
Bounou, Hakimi, Saïss, Aguerd, Mazraoui, Amrabat, Amallah, Ounahi, En-Nesyri, Ziyech, Boufal et Hoalid... faites-nous rêver, faites-nous retomber amoureux de ce ballon qui nous a tant tourné le dos dès qu'il s'agit de grande compétition internationale... Dima Maghrib!
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